Kara.
Il m’ouvre ses bras pour que je me blottisse dedans et je le fais. Il m’a tellement manqué.
Son câlin me réchauffe, je me sens chez moi.
Mes larmes coulent déjà à cette retrouvaille inattendue. Il passe sa main dans mes cheveux pour les caresser et aussi me consoler. Je sais déjà qu’il est désolé pour ces derniers mois.
Son parfum aussi m’avait manqué. C’est celui que l’on avait choisi tous les deux, un jour, en passant dans une ruelle. Il y avait un magasin de parfum et une boîte avait attiré mon attention. Chaque parfum qu'il met, c'est ceux qu'on choisit par hasard dans la rue quand on se promenait.
Depuis, il le porte toujours et il sent super bon. Je me sens protégé dans ses bras comme quand je suis avec Milo.
Il se recule doucement et je vis ses yeux briller.
- Je suis désolé ma puce. Sa voix brisée me fend le cœur.
- Ne t’en fais pas, je vais bien. Je suis plus forte que tu ne le crois. Dis-je en souriant victorieusement.
Il est triste et voir mon père comme ça est horrible.
- Nous n'avons pas beaucoup de temps. J’ai des choses à te dire.
Il ébouriffe mes cheveux avant d’entrer et de s'asseoir sur mon lit. Il pose ses coudes sur ses genoux et attend que je le rejoigne. Je m’assois les jambes croisées en attendant qu’il prenne la parole.
- Je ne sais même pas par où commencer.
- Je peux poser les questions et tu y réponds.
Il hoche la tête et je commence à étaler mes questions.
- Tu m’as réellement élevé comme ta fille ?
Il tourne brusquement la tête et ses yeux s'écarquillèrent. J’aurai peut-être dû garder celle-là pour plus tard. En même temps, c'est celle que je me pose depuis que j'ai découvert toute la vérité.
- Bien sûr que oui. Même si au début je ne savais pas comment m'y prendre, je t’ai élevé comme si tu étais ma fille.
Je voudrais tellement savoir comment s'est passé le début. Ce qu’il a ressenti en me prenant dans ses bras. Comment il s’est débrouillé seul.
- Raconte-moi depuis le début, s’il te plaît.
Un sourire naît sur ses lèvres. Il se redresse et adopte la même position que moi. Puis, il commence son récit :
- J’avais 23 ans et tu avais 2 ans et 6 mois la première fois que nous avons emménagé en France. J’ai intégré le cartel de ton père à mes 16 ans. Quand ta mère a accouché de toi, elle voulait le garder auprès d’elle mais ton père ne voulait pas. Il avait peur de perdre la fille qu’il venait d’avoir. Ils m’ont choisi car j’étais la personne qui correspondait le plus à leur attente. Ton père n’a voulu laisser aucune trace de ta naissance et c’est ce qu’il s’est passé. Aux yeux de l’Etat, tu n’existes pas. Nous sommes donc partis deux ans et six mois après ta naissance, le temps de faire tes faux papiers et tout mettre en place pour que nous passions inaperçus. La France est à la frontière de l’Italie mais loin des ennemies de ton père. J’avoue que ce n'était pas facile et tu étais compliqué à gérer. Dit-il en rigolant. J’étais jeune alors j’ai appris. Tu grandissais tellement vite et tu as aussi vite pris tes marques. J’ai réellement apprécié t’élever. Je t’ai aimé comme ma fille et je te considérais toujours comme telle.
Je suis tellement ému par ses paroles que mes larmes tombent déjà. Je le considérais toujours comme mon papa. Quoiqu'il arrive, il y aura toujours une part de moi qui lui fera confiance.
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Mensonge
RomanceIl m'était impensable que rentrer chez moi à pied allait changer ma vie et la bouleverser. Entre mensonge et révélation, la vie de Kara va prendre un tournant des plus désastreux. Sa vie n'est que mensonge, elle ne dépendra que de ses choix et ses...