Mensonge

Chapitre 21

Kara.

- J'ai une question que j'avais oublié de te demander et je viens d'y repenser à l'instant.

Je me retourne et nos regards se croisent. Un sourire en coin est dessiné sur sa bouche. Il ouvre la bouche et dit :

- Comment as-tu su que c'était ma mère ?

Je détourne le regard. Je ne vais quand même pas lui dire que j'ai entendu leur conversation, si ? Sa main prend position sur ma nuque pour faire revenir ma tête vers lui.

Elles sont tellement proches que je sens son souffle sur mes lèvres. Je vais devoir lui dire.

- Alors, en fait... tu... enfin je...

- Calme-toi, c'est juste une question.

J'inspire un grand coup et la panique redescend. Je me racle la gorge et repris :

- Toi et ta mère étiez en train de parler dans cette pièce et j'avais fini de choisir la dernière robe. Alors, je ne voulais pas vous déranger. Ce n'était pas mon intention d'écouter aux portes mais je n'ai pas pu me retenir. Je ne comprenais pas le sujet de votre conversation. Ta dernière phrase, c'est terminé par "mamma" et le traduire en français n'a pas été très éprouvant. J'ai soupçonné que ce soit un mot non traduisible en français alors je voulais être sûr. Quand nous sommes arrivés dans ma cellule, tu m'as donné quartier libre pour te poser trois questions...

Il hoche la tête de haut en bas entre chaque nouvelle information comme s'il assimilait tout ce que je lui disais.

- ... Je t'ai demandé si toi et ta mère saviez quelque chose sur ce dîner de charité.

- J'étais tellement obnubilé par le fait que je ne devais te donner aucun détail que je ne me suis pas rendu compte que tu avais mentionné ma mère. Me dit-il en me coupant la parole.

- Exactement.

- Intelligente.

- Ou alors c'est toi qui n'es pas malin. Le taquinais-je.

Un rire sortit de sa bouche au même moment que sa mère rentre avec des chaussures et des boîtes à la main. Milo vient à son secours, ils posèrent tout sur le petit comptoir en face de nous.

Lucia affiche toujours un grand sourire nous transmettant tout son enthousiasme à l'arrivée de ce bal.

Est-ce que j'ai hâte ? Rencontrer mes parents, d'être au courant à la dernière minute du plan de mon oncle. Peut-être qu'il me demandera juste de discuter avec eux. Plein de possibilités de plus en plus tordues me viennent en tête. Mes pensées s'arrêtent quand Lucia me tire par le bras.

- Rentre là-dedans, enfile cette robe et après, je peaufine les retouches. Son regard se dirige vers Milo. Et toi, va chercher un smoking. Pas de noir.

Milo part en rigolant et en secouant la tête. Il a raison, elle est complètement hystérique. Elle nous transmet toute son excitation et je crois que j'ai tout de même hâte de retrouver un peu de monde. Même si cette soirée ne sera constituée que de gens superficiels, je veux voir à quoi ressemble un dîner de charité, voir d'autres têtes que celles que je vois tous les jours. Je sais que les garçons seront là alors tout ne peut que bien se passer.

Je rentre dans la cabine d'essayage et enlève mes vêtements pour enfiler la robe bleue.

Au fond de moi, la première fois que je l'ai mise, j'ai cru qu'elle ne m'allait pas. Milo n'avait rien dit, il n'a fait que regarder. Mais je sais à présent qu'il ne disait rien parce que je ne pouvais rien dire. Ses yeux bleus avaient cette étincelle et je l'ai retrouvée avant et après que nous nous soyons embrassés. Je crois que ça s'appelle du désir.