Mensonge

Chapitre 40

Milo.

Nous sortons de son bureau pour prendre la direction de l’infirmerie. Il ouvre la porte alors j’entre en premier. Mais à peine, mes yeux tombent sur ma mère. Sa tête tourne vers nous, ses yeux croisent les miens, ma culpabilité arrive ensuite.

Elle se lève et s’approche de moi en étant énervée. Ma mère s’arrête devant moi et sa main claque sur ma joue.

- Mi deludi, Milo. (Tu me déçois, Milo) Me dit-elle avec colère et peine dans sa voix. 

Décevoir ma mère est la pire chose que je puisse faire. Je reste là devant elle, il m'est impossible de bouger. Elle ne m'avait jamais giflé. 

- Lucia, viens deux secondes. Intervient Angelo calmement.

Elle me regarde une dernière fois avant de partir rejoindre Angelo. Je me souviendrai de ce regard pour l'éternité, un regard de remords et de déception. Je ne veux plus jamais qu'elle me regarde comme ça. 

Je me retrouve seul, à présent, avec Alessandro allongé sur un lit. Je ne sais pas quoi faire alors je m’installe sur une chaise en face de son lit. J’en profite pour le détailler puisqu’il a les yeux fermés. Son visage est repeint de bleus et de blessures. Il a quelques pansements comme sur sa lèvre et son arcade. Je me suis défoulé sur son visage, le reste est intact. 

- Tu as fini d'admirer mon visage coloré ?

Je me surprends à sursauter. Je ne m'étais même pas rendu compte qu’il avait ouvert les yeux.

- Je croyais que tu dormais.

- Vu comment ta mère a gueulé, je suis réveillé. Dit Alessandro pour plaisanter.

Je reste de marbre en me demandant comment il peut encore rigoler dans ce contexte. Les paroles d’Angelo résonnent dans ma tête alors le moment de m’excuser est le bon.

- Je suis désolé…

- Un membre de gang ne doit jamais être désolé pour ce qu’il fait. Tu as fait ce que tu as fait pour de bonnes raisons. J'ignore encore laquelle mais elle est sans doute légitime pour toi. 

Bordel mais comment est ce qu’il peut être aussi gentil avec moi ? Je l’ai frappé sans m’arrêter et il dit que ce n’est pas grave. 

Je remarque également la même phrase que mon père utilisait souvent d'après Angelo, Angelo m'avait sorti cette phrase quand j'ai dû me faire pardonner pour mon comportement quand j'étais petit. J'étais en deuil en même temps.

Je laisse tomber pour attaquer les questions qu'Angelo veut que je pose. Il faut qu’on comprenne pourquoi il était au téléphone avec Kara.

- Pourquoi est-ce que tu communiques avec Kara ? Commençais-je par lui demander.

Il laisse ma question en suspens sans me quitter des yeux. Il ne répondra à aucune question ?

- Qu’est-ce que vous manigancez ?

Il reste une seconde fois muet toujours en me fixant. Il ne répond pas à cette question non plus. S’il ne dit rien, c’est qu’il a des choses à se reprocher ?

- Tu as accepté de nous aider pour faciliter les Memba Negro dans leur élévation ? 

- Bien sûr que non.

- Alors pourquoi tu parlais avec Kara au téléphone ? Je te rappelle que Kara a changé de camp.

- Je ne peux rien te dire.

- Pourtant, c’est ce que tu vas faire. Qu’est-ce que Kara et toi préparez ?

Il ne répond rien. Je ferai un mauvais inspecteur, heureusement que je suis de l’autre côté des forces de l’ordre. L’inégalité, c’est mon domaine alors je pourrais très bien lui faire cracher le morceau avec d’autres méthodes que des questions.