Chapitre 13

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Harry n'avait plus prononcé un mot depuis Poznan. Il y avait plus de 1000 km jusqu'à Londres mais il s'était contenté de suivre son Alpha sans se plaindre malgré les presque 8 heures de vol à 130 km/h. Il se sentait trop contrit d'avoir désobéi au mage noir, et il était toujours décidé à lui prouver de quoi il était capable malgré son second-genre.

Alors il avait serré les dents, ignoré la fatigue, la faim, l'engourdissement. Il n'avait jamais laissé Voldemort s'éloigner de lui, le suivant comme son ombre. Finalement ils étaient arrivés chez eux et son Alpha était partit s'enfermer dans son laboratoire au sous-sol, l'abandonnant sans même un regard.

Il était près de trois heures du matin et il alla immédiatement se coucher. Il était trop épuisé pour réfléchir. De toute façon, il ne voulait surtout pas repenser au violent interrogatoire infligé au vieux fabricant de baguettes avant sa mise à mort... Il se sentait encore déchiré, partagé entre son empathie et les émotions générées par le lien. Il fallait mieux fermer les yeux, continuer à progresser sur cette corde raide sans jamais regarder en bas ni en arrière au risque de sombrer. Au moins pour cela, sa fatigue avait quelque chose de salvateur...

Lorsqu'il se réveilla, le lendemain matin, il sut instinctivement que le mage noir était resté éveillé toute la nuit. Le lit était froid et lui-même ne se sentait pas aussi reposé qu'il l'aurait dû être. Sans doute lui en voulait-il encore pour ses frasques de la veille, d'autant que les souvenirs extraits de l'esprit de Gregorovich ne semblaient pas contenir les informations escomptées. Il n'avait même pas osé poser des questions à Voldemort, préférant au contraire se faire le plus invisible possible. Mais il semblait évident qu'il n'avait aucune idée d'où se trouvait la fameuse baguette, sans quoi ils ne seraient pas immédiatement rentrés en Angleterre.

Le jeune sorcier sortit de la chambre, découvrant Nagini roulée en boule au milieu du tapis du salon. Il la rejoignit immédiatement pour caresser le sommet de son crâne.

- Salut ! Tu sais où est Voldemort ?

- Le maître est sorti. Il a dit que l'Oméga devait rester à la maison. Il sera bientôt de retour.

Quelque peu rassuré, il s'installa à table pour prendre son petit déjeuner.

Son Alpha ne lui avait laissé aucune directive et il n'avait pas vraiment le moral à reprendre son entraînement à la magie sans baguette. D'ailleurs, le mage noir avait récupéré sa baguette dans ses affaires pendant son sommeil et il avait la désagréable impression de revivre la période où Voldemort l'avait laissé seul pour le punir de son refus.

Heureusement, il réapparu quelques heures après son réveil, un épais grimoire à la main, et Harry ne put s'empêcher d'accueillir son retour avec un certain soulagement.

- Bonjour Alpha !

Il se sentit aussitôt ridicule pour l'enthousiasme excessif avec lequel il l'avait salué, cependant celui-ci ne sembla pas le relever.

Il était en train de dessiner lorsque Voldemort était arrivé, à défaut de trouver une autre activité pour s'occuper, et le mage noir avait fait une moue appréciatrice en voyant son dessin. Il avait représenté Tabatha l'ogresse à partir de ses souvenirs et y avait consacré déjà près de trois heures, attachant une attention particulière aux détails de son visage.

- Harry. Je crois que tu vas pouvoir te rendre utile finalement...

Immédiatement, il avait reposé son crayon pour consacrer toute son attention à son Alpha.

- Comment ?

Voldemort sourit face à son avidité manifeste à l'idée de l'aider.

- J'ai besoin que tu réalises un portrait pour moi. Tu en as déjà fait l'expérience, mais je vais te transmettre les pensées de Gregorovitch par Legilimancie. Il y a près d'un siècle, un jeune sorcier a volé la baguette que je convoite. Je veux que tu dessines cet homme. Je n'ai pas encore abandonné l'idée de retrouver sa trace.

Trahis-moi pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant