Chapitre 6

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Lorsque le mage noir était parti, Harry s'était réellement senti soulagé. Est-ce que son Alpha... boudait parce qu'il se refusait à lui ? Il aurait pu en rire s'il ne s'était pas agi de Voldemort. Cependant, cet incident lui avait permis d'en tirer plusieurs conclusions :

D'une part, il ne pouvait manifestement plus le blesser intentionnellement. Il connaissait les penchants violents du monstre avec qui il vivait, et il était évident qu'il s'était retenu de le punir. Que ça soit au manoir Malefoy ou ici, il s'était gardé de lui faire réellement mal, ce qui était pour le moins étonnant.

D'autre part, le mage noir ressentait un réel désir pour lui. Au départ, il avait pensé qu'il voulait l'humilier, lui infliger la pire souillure possible, simplement pour se venger. Mais à présent, il devait se rendre à l'évidence. Il avait senti l'avidité dans son baiser, et son érection contre sa cuisse. Et il avait essayé de le convaincre de coucher avec lui, non pas par des menaces, mais avec des arguments rationnels, bien que dénués de tout sentimentalisme.

Globalement, depuis son réveil, Voldemort s'était efforcé d'arrondir les angles, le soignant et lui offrant même de quoi améliorer sa vue. Il le nourrissait correctement, lui permettait d'accéder à la salle de bain et lui fournissait des vêtements confortables. Il était même parti en lui laissant l'accès à presque toute la maison, y compris sa bibliothèque privée.

À titre personnel, et ce dernier point l'avait rassuré, il pouvait largement résister aux avances de son Alpha en dehors des chaleurs. Et puisqu'il ne pouvait pas le forcer, il avait au moins la garantie d'être tranquille jusqu'au mois prochain. Bien entendu, il avait senti le désir monter en lui, surtout après le baiser. L'intensité avec laquelle Voldemort l'embrassait n'avait rien à voir avec ceux de Ginny. Cependant, il était resté parfaitement lucide. Et il était hors de question qu'il accepte de coucher avec le psychopathe qui avait tué tant de monde. Il y était fermement résolu et aucune excitation ne pourrait le faire changer d'avis, il s'en faisait la promesse.

Les jours suivants furent relativement paisibles. Nagini était plutôt discrète et veillait sur lui nuit et jour, le plus souvent roulée en boule sur le lit ou le canapé. De son côté, il s'occupait en lisant des livres ou en dessinant, n'ayant pas grand-chose à faire d'autre de toute façon.

Au bout de trois jours, il commença à trouver le temps long. Il n'avait jamais été un rat de bibliothèque, préférant l'action, et il en manquait cruellement en étant enfermé dans cette cage dorée. Son premier réflexe avait été de chercher un livre sur les Horcruxes, mais il n'y avait trouvé que peu d'informations en plus de ce qu'il savait déjà. Voldemort avait réussi à créer plusieurs Horcruxes là où les rares sorciers à s'être penchés sur le problème n'en envisageaient qu'un seul. Et bien entendu, il n'y avait pas la moindre information sur les objets choisis.

Par la suite, il avait cherché des livres sur la magie instinctive et la magie sans baguette. Il en avait fait plusieurs fois usage par le passé, et il se souvenait de la satisfaction qu'il avait éprouvé lorsqu'il avait gonflé la Tante Marge ou projeté Bellatrix. Il serait sans doute utile d'apprendre à la maîtriser. Cependant, après avoir lu une centaine de pages de théorie et s'être entraîné pendant plusieurs heures, il soupira de dépit. Il était loin d'atteindre le niveau de Dumbledore ou celui de Voldemort.

Étant dépourvu de tout lien avec l'extérieur, il s'instaura un programme. Chaque matin après son réveil, il se levait, se douchait, s'habillait et déjeunait. Puis il écrivait la date sur un parchemin, et s'efforçait de dessiner quelque chose. Il avait d'abord représenté Nagini, puis Delly, avant de passer à des créatures issues de ses souvenirs. Un hippogriffe, un phénix, un sombral, un basilic, un Scroutt à pétard... Cela lui permettait de ne pas perdre la notion du temps et ça l'occupait jusqu'à l'heure du déjeuner. L'après-midi, il lisait, puis s'entraînait à la magie sans baguette. Mais le plus difficile était le soir. Après le dîner, il restait généralement de longues heures à observer le plafond jusqu'à tomber de fatigue.

Trahis-moi pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant