Trahis-moi pour survivre

Chapitre 25

Harry se réveilla brusquement, comme s'il venait de recevoir un seau d'eau froide en plein visage. Reprenant péniblement son souffle, il récupéra sa baguette sous son oreiller et jeta un Tempus. Il était à peine 7h du matin, et puisqu'il avait pris sa potion de sommeil aux alentours de 23h, cela signifiait qu'elle faisait effet pendant environ 8h. Ce n'était pas mal pour une première fois, et au moins il ne s'était pas intoxiqué. Il n'avait pas fait de cauchemar, contrairement à la veille, mais il s'était réveillé dès le somnifère purgé de son organisme.

Il bascula ses jambes sur le côté pour se redresser et le froid ambiant le fit frissonner. Il attira sa paire de chaussettes abandonnée au sol pour s'empresser de les enfiler. Il se sentait toujours frigorifié, mais au moins il avait pu dormir une nuit entière. Il avait fabriqué deux doses de Potion de sommeil sans rêve, il allait donc devoir en faire dès le surlendemain. Maintenant qu'il savait comment la réaliser, il lui suffirait de multiplier les doses pour en préparer davantage.

L'Oméga se frictionna les bras avant de se lever. Il avait beaucoup de choses à faire, il ne pouvait se permettre de paresser au lit, quand bien même il était aussi tôt. Il se hâta d'enfiler ses vêtements et se jeta un sortilège de réchauffement, mais cela ne mit pas fin aux tremblements pour autant. Une fois dans la cuisine, il alluma un feu vif dans la cheminée et s'installa devant, le temps que l'eau de son thé soit suffisamment chaude.

La sensation de froid était l'un des symptômes de manque, il le savait, mais il était hors de question de se réfugier sous des couettes en attendant simplement que son Alpha vienne le chercher. Bien décidé à ignorer les signaux que lui envoyait son corps, il remonta au premier étage pour chercher un philtre de paix et avala la dose d'une traite. Tant pis s'il devait se charger comme une armoire à pharmacie pour tenir, mais il devait mener à bien ses différentes missions. La plus urgente d'entre elles, s'assurer de la maîtrise de son sortilège de Portoloin et aller libérer Maximus Malefoy.

Une fois ses tremblements apaisés par la potion, il prit son petit déjeuner avant de transplaner au même endroit que la veille pour s'entraîner à nouveau. Le jour précédent, il était parvenu à créer un Portoloin basique mais fonctionnel, capable de téléporter quelqu'un exactement à l'endroit voulu. Désormais, il voulait être capable d'y ajouter un délai ou un compte à rebours pour pouvoir retarder la téléportation en cas de besoin. Il devait parer à toutes les éventualités pour s'assurer de sa réussite et il s'exerça sans relâche jusqu'à pouvoir même le faire en informulé.

Lorsqu'il transplana de nouveau chez lui, la journée était bien avancée, mais il était satisfait de ses progrès. Il allait pouvoir libérer son rançonneur le soir-même. Il avait justement trouvé un râteau de plage en bois qui ferait un Portoloin parfait, suffisamment fin pour passer entre les barreaux, et suffisamment long pour pouvoir être tenu de part et d'autre. Ainsi il serait transporté en même temps que Maximus Malefoy.

Il avait prévu d'amener l'autre Oméga dans un petit parc de Little Whinging qu'il avait l'habitude de fréquenter lorsqu'il habitait encore avec les Dursley. Il avait brièvement transplané sur place pour s'assurer que les lieux étaient inchangés et avait précisément défini son point d'arrivée entre deux buissons pour s'assurer qu'aucun moldu ne pourrait les voir apparaître. La bourgade de son enfance faisait partie de la banlieue de Londres et était suffisamment proche pour pouvoir rejoindre la rue de Traverse en quelques minutes de Magicobus ou de balai.
Harry imaginait que la première démarche de Maximus serait de se rendre à Gringotts, mais il ne voulait pas prendre le risque qu'un sorcier puisse reconnaître l'usage d'un Portoloin, et il préférait garder secrète l'existence du Square Grimmaurd.

En arrivant à Little Whinging, il pourrait ainsi jeter un sortilège d'illusion sur l'uniforme de Sainte-Genette avant de conduire le dernier des Malefoy dans l'arrière cours du Chaudron Baveur. Et ensuite, bon débarras, il le laisserait se débrouiller. Il espérait que l'homme serait reconnaissant et n'aurait pas d'autre exigence. Il n'avait aucune envie de se lier d'amitié avec lui ou de l'aider de quelque manière. Et s'il se montrait encore menaçant, il avait une baguette, contrairement à lui...