Chapitre 17

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Ce ne fut qu'une fois seul que Harry craqua. Le barrage qu'il avait créé dans l'urgence de la situation venait de céder. Un torrent d'émotions se déversa sur lui et il s'écroula à genoux sur le sol humide de la Chambre des Secrets, les larmes brouillant sa vue et son rythme cardiaque s'accélérant de manière incontrôlable. L'adrénaline lui avait permis de tenir jusque-là, mais à présent qu'il était en sécurité et au calme, il revoyait en accéléré la torture de Luna, Neville et Ginny, puis le meurtre de cette dernière et l'attaque de Bellatrix. Il avait réagi instinctivement en déployant un Protego autour de Voldemort, créant sans doute le plus beau bouclier qu'il lui fut donné de créer...

Il ne put s'empêcher de le comparer avec la première fois qu'il était parvenu à créer un Patronus corporel, pour protéger Sirius des Détraqueurs... Malgré sa nature d'Oméga, il restait un sauveur.

Et à présent, Voldemort était parti se battre. Son Alpha... était parti se battre, seul. Il le haïssait pour ce qu'il avait fait un peu plus tôt, mais il ne pouvait s'empêcher d'être terrifié à l'idée qu'il disparaisse. D'un côté, s'il mourait ce soir, cela ne serait que justice pour ses trop nombreuses victimes. Mais s'il mourait ce soir, cela voudrait aussi dire que les Mangemorts renégats auraient gagné, et cela il ne pouvait le souhaiter. Sans compter que cela le condamnerait lui-même à la démence puis à la mort...

En parlant de folie, Harry la sentait déjà lui tendre les bras. Son esprit était constamment soumis à une dichotomie aliénante entre son identité et sa nature d'Oméga. Malgré son désir de ne plus lutter et de s'abandonner à son Alpha, la réalité de la guerre le rattrapait toujours, comme un rappel perpétuel de sa qualité de Survivant et de la prophétie qu'il était censé accomplir. Mais que pouvait-il faire dans sa situation ?

Il avait fallu que ce soit Bill et Ginny Weasley qui meurent sous ses yeux. Deux personnes qu'il avait considérées comme des membres de sa famille voir plus...

Il haleta alors que les images de leurs corps morts ressurgissaient dans son esprit, faisant redoubler ses larmes. Il était vraiment maudit... Allait-il supporter de voir d'autres personnes chères à ses yeux se faire tuer par le seul être sans qui il ne pouvait vivre ? Était-il condamné à souffrir, à moins de devenir comme Voldemort, un être dépourvu de toute conscience morale ?

Nagini vint s'enrouler autour de lui et il soupira, appréciant le contact frais de ses écailles contre sa peau. La présence de l'imposante reptile l'aidait à se calmer et ses larmes se tarirent peu à peu, alors que ses pensées revenaient à son Alpha. Il avait parfaitement senti lorsque le mage noir s'était retranché derrière ses boucliers d'Occlumancie, renforçant sa détresse par une sensation d'abandon qu'il n'avait plus expérimenté depuis plusieurs semaines.

Voldemort n'avait pas semblé inquiet à propos d'affronter ses Mangemorts mais Harry ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire. Bellatrix était une sorcière redoutable et elle avait préparé soigneusement son coup en recrutant ses alliés en amont. Il était évident qu'elle avait attendu le bon moment pour le trahir, ce n'était pas faute de l'avoir répété.

Son Alpha n'était pas du genre à douter de lui-même, et son assurance lui avait déjà coûté plusieurs victoires par le passé, il était bien placé pour le savoir. La question était surtout de déterminer si cette fois-ci allait être la dernière.

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Voldemort remonta jusqu'à la surface en volant, pressé de pouvoir se lancer dans le combat. À présent que Nagini et Harry étaient en sécurité, il allait pouvoir donner libre court à sa fureur. Leur grotesque tentative de rébellion n'avait déjà que trop duré.

Rendu totalement invisible grâce à son sortilège de Désillusion, il parcourut les couloirs jusqu'à la Grande Salle. Comme il s'y attendait, ces fils de Véracrasses y avaient rassemblé tous les élèves et s'amusaient à tourmenter tous ceux qui se montraient un peu trop téméraires à leurs yeux. Il pouvait entendre les pleurs et cris de leurs victimes à travers la porte. Manifestement ils avaient pris le parti de rester groupés plutôt que de s'assurer de la sécurité du château par des rondes de surveillance... les idiots. Il commençait à comprendre les raisons de ses échecs répétés.

Trahis-moi pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant