Chapitre 14

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Voldemort avait finalement concédé que son Oméga pouvait parfois se rendre utile. Le dessin qu'il lui avait fait ressemblait trait pour trait à ce mystérieux voleur de baguette, et à défaut d'avoir son identité, cela allait lui permettre de questionner ses Mangemorts les plus anciens au cas où l'image leur évoquerait quelque chose.

Malheureusement, aucun d'entre eux n'avait pu mettre un nom sur le portrait, aussi réaliste soit-il. En désespoir de cause, il avait donc envoyé Drago faire des recherches dans l'immense bibliothèque de Lucius. Le jeune Malefoy étant encore élève à Poudlard, il ne participerait pas aux prochaines actions, il n'y avait donc aucune nécessité à ce qu'il soit présent.

Il avait aussi envoyé Harry l'accompagner, histoire de gagner du temps. Cela permettrait de surcroît de le tenir éloigner des provocations de Bellatrix et des éventuels sujets sensibles qui allaient être abordés au cours de la réunion. L'Oméga ne s'était pas attendu à être sollicité et il avait dû le bousculer un peu pour lui rappeler sa place, cependant il avait obtempéré sans rechigner. Il savait qu'il n'avait jamais été en bon terme avec le fils Malefoy mais il ne pensait pas Drago capable de l'attaquer et son Oméga semblait trop désireux de trouver grâce à ses yeux pour lui désobéir.

Le mage noir avait donc pu passer quelques heures l'esprit tranquille, sans autre préoccupation que celle de sculpter son royaume à son image. La chasse aux membres de l'Ordre et aux traîtres continuait, tout comme la confiscation des baguettes et l'enfermement de tous les nés-moldus du pays. Au ministère, Yaxley ne rencontrait aucune difficulté tandis qu'à Poudlard, Severus, Amycus et Alecto avaient organisé les choses et la transition s'était faite sans heurt.

La réunion s'était terminée sans incident ni Doloris, ce qui était en soit un fait exceptionnel, et ses Mangemorts étaient retournés vaquer à leurs activités tandis qu'il se plongeait dans ses pensées, assis dans le fauteuil de Lucius.

Il ignorait toujours combien de sorciers étaient au courant de son petit secret, mais ses Horcruxes étaient en sécurité, il était donc relativement serein sur son avenir. Il était malheureusement impossible de détacher le portrait de Dumbledore car la magie du château le protégeait de toute dégradation, volontaire ou non. Mais à présent que Severus était devenu le directeur, tous ces traîtres n'allaient plus avoir accès au portrait du vieux fou aussi facilement.

Pour ce qui était des Horcruxes restants, le diadème de Serdaigle resterait à Poudlard. Absolument personne n'était au courant de sa localisation, et d'après Harry, Dumbledore ignorait même jusqu'à la forme qu'il pouvait prendre. En revanche, il avait bien envie de récupérer la coupe de Poufsouffle pour la mettre autre part. Bellatrix devenait de plus en plus instable et la confiance qu'il plaçait d'antan en elle s'était ébréchée depuis sa renaissance.

Le pendentif de Serpentard était pour l'instant en sécurité chez eux, mais il comptait bientôt lui trouver un nouvel emplacement en y ajoutant de nouvelles mesures de protection. Il avait demandé à Harry de lui expliquer précisément comment lui et Dumbledore étaient parvenus à atteindre le centre de la caverne et en avait tiré des conclusions. Il avait pêché par excès de confiance, il ne referait pas deux fois la même erreur.

Même s'il était hors de question qu'il le reconnaisse à haute voix, la présence de Harry lui offrait un regard extérieur qu'il n'avait jamais eu auparavant. L'Oméga ne pouvait ni lui mentir, ni le trahir, et il avait tout intérêt à l'aider à préserver son immortalité. Bien entendu, il y avait de nombreux domaines sur lesquels il ne lui faisait pas confiance, notamment pour ce qui était de lui obéir en toute situation. Mais il savait qu'il pouvait discuter avec lui de choses qu'il n'aurait normalement jamais mentionné devant qui que ce soit d'autre et que le sorcier ne chercherait jamais à les répéter. Il n'avait pas encore acquis le statut de Nagini mais il avait perdu celui d'être humain pour devenir quelque chose de plus proche, plus personnel... un peu comme avec son journal intime, son premier Horcruxe.

Trahis-moi pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant