Chapitre 1

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Aujourd'hui, je commence mon service à 9h, comme d'habitude le dimanche, vu que je ne travaille pas au supermarché où je suis en semaine. J'ai une routine bien établie : je nettoie la salle et prépare le bar pour le service de midi. J'en profite toujours pour mettre la musique à fond, ça me permet de ne pas voir tout ça comme une corvée. La musique, c'est ma bulle, mon moment à moi.

À 11h, les habitués commencent à arriver. Michel, le vieux monsieur qui lit son journal avec son café et son verre d'eau, me fait comme chaque jour son petit compte-rendu sur la météo. C'est notre rituel, et il me laisse toujours un euro de pourboire. Puis il y a les ouvriers du chantier d'à côté, qui débattent de foot, de politique, et se taquinent. Ça met de l'ambiance dans le café, même si c'est bruyant.

La matinée se déroule comme d'habitude. Je fais le ménage, nettoie le bar, prépare les cafés.

Je suis en train de rire avec mes collègues qui me racontent leurs dernières soirées en boîte de nuit, quand soudain, la cloche de la porte tinte.

Je lève les yeux, et là, je le vois. Un homme grand et imposant. Il doit faire dans les 1m90. Ses yeux noisette sont intenses, ses sourcils froncés lui donnent un air sombre, presque énigmatique. Il porte un sweat à capuche noir, un choix surprenant pour la saison, mais le temps est frais aujourd'hui.

Je le regarde s'installer à une table, dos à la baie vitrée. Sa présence impose un silence dans le café, comme si tout le monde était brièvement captivé par lui.

Je dépose mon torchon et m'approche, essayant de rester professionnelle malgré son allure intimidante.

« Bonjour, qu'est-ce que je peux vous servir ? »

« Un café, s'il te plaît. »

« Très bien, j'arrive tout de suite. »

Sa voix est calme, grave. Il ne me regarde pas tout de suite, concentré sur son téléphone. Je prépare son café, puis, en le déposant sur la table, nos yeux se croisent. C'est un instant fugace, mais je sens quelque chose d'indéfinissable passer entre nous.

Il me remercie avec un sourire qui me fait chaud au cœur, et je lui rends son sourire. L'échange est bref, mais intense, et laisse une impression qui persiste.

La journée continue son cours, et même après son départ, je ne peux m'empêcher de penser à lui. Je débarrasse les tables et remarque qu'il a laissé un billet de 20 euros. Un café coûte 1,50 ici. Je me demande si c'est une erreur, mais je mets le billet de côté.

Plus tard, je prends le bus pour rentrer. Les écouteurs dans les oreilles, je m'évade, pensant à cet homme mystérieux. Pourquoi m'a-t-il laissé un pourboire aussi généreux ? Ses yeux, ce regard, ils m'intriguent, me hantent même.

Arrivée chez moi, je m'installe sur le canapé et commence à discuter avec ma collègue Serena sur snap. Elle me parle de ses histoires de cœur, et je me laisse porter, repensant à lui, à ce brun ténébreux qui a occupé mes pensées aujourd'hui.

Mais même en pensant à lui, une partie de moi ne peut s'empêcher de penser à LUI, à cet admirateur secret.

Au début j'étais choqué et inquiete, puis au fil du temps, les fleurs, le bijoux et ce carnet en cuir noire j'ai fini par me laisser allez à croire à cette histoire.

Il y a eu ce moment où j'ai cru qu'il allait enfin se dévoiler. On devait se retrouver, et j'étais tellement excitée. J'avais préparé mes mots, ma voix tremblait d'anticipation. Mais j'ai attendu, j'ai attendu 1h30 sur ce banc près de la fontaine, avec ses fleurs et ses cadeaux à la main et un cœur débordant d'espoir. Et puis, il ne s'est jamais pointé. C'était un vrai coup dur.

J'ai dû encaisser le choc, me dire que tout ça n'était qu'une blague, que j'avais été ridicule de croire à un potentiel bonheur. Ses mots m'avaient touchée, ses gestes aussi.. Tout ce que j'avais noté dans mon carnet, chaque pensée, chaque émotion, c'était pour lui. Je voulais lui donner tout ça, lui faire comprendre à quel point il comptait pour moi.

Mais après cette attente, ce silence, j'ai compris qu'il ne valait pas la peine. J'étais déçue, le cœur brisé, et j'ai décidé de tourner la page. C'est pour ça que j'étais si surprise de ressentir ce petit frisson en croisant le regard du brun ténébreux dans le café. Ça m'a rappelé que, parfois, le cœur a besoin de rebondir, de se relancer.











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De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant