L'absence de Jabari

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Nos regards se croisent, et pendant un instant, tout le reste disparaît. J'ai ce flash, là, du jour où je suis parti. Cette scène tourne en boucle dans ma tête.

*FLASHBACK DE JABARI*

C'était la même heure, le même moment. Abir était là, debout devant moi, et moi, j'essayais de lui dire au revoir sans rien lui dire. J'avais cette boule au ventre, comme si on m'arrachait un morceau de moi-même. Elle savait pas ce que j'allais faire, ni pourquoi j'devais partir. Tout ce qu'elle voyait, c'était un mec qui se barrait sans explications, laissant juste des questions sans réponses derrière lui.

J'ai pris l'avion pour l'Algérie le lendemain, sans trop savoir quand je reviendrais. Mais j'avais besoin de temps, besoin de m'éloigner, de réfléchir.

Quand je descends de l'avion au bled, direct j'me sens mieux. L'air est lourd, mais y a ce truc dans l'air, une odeur que t'as nulle part ailleurs. J'me dis que ça fait longtemps que j'aurais dû revenir ici. Ma famille, ils m'accueillent comme si j'étais parti hier. Ça fait du bien, vraiment. Ma tante m'a direct servi un de ses plats, et là, j'me rends compte que ça m'avait manqué grave. Rien à voir avec les trucs qu'on mange en France. C'est un truc à part ici. La bouffe, les rires, la chaleur... tout ça, ça te rappelle ce que t'as oublié, tu vois ?

Mais au fond, je suis pas tranquille. C'est chelou, j'ai pas la tête à l'aise. J'me demande si j'ai fait le bon choix en partant, en me barrant comme ça, sans un mot. J'me suis coupé de tout, et là, ça me pèse. Genre, avant, j'étais à 45 minutes d'Abir. Si j'avais envie de la voir, j'pouvais y aller, la suivre, voir ce qu'elle faisait. Maintenant, j'suis bloqué ici, j'peux même pas la stalker sur les réseaux. J'ai plus cette proximité, et ça me fout les nerfs. J'ai pris cette décision, mais j'sais pas si j'vais assumer jusqu'au bout. Si j'veux la revoir, faudra que j'aille au bout de mon idée, c'est clair.

Mais y a un truc que je sais, c'est qu'Abir, c'est elle. J'ai jamais ressenti ça pour personne d'autre. Elle est comme ma maison, tu vois ? Et j'me dis que le meilleur cadeau que je pourrais lui faire, c'est justement une maison. Un endroit où on pourrait poser nos valises, se retrouver, fonder quelque chose de solide.

Du coup, j'commence à me renseigner pour trouver un coin. Ici, l'immobilier, c'est autre chose, c'est moins cher et j'me dis que ça vaut le coup d'investir. J'ai déjà quelques apparts grâce à mes affaires, mais là, c'est pas pareil. J'veux un foyer, un truc bien à nous. Alors, je cherche, et je trouve cette maison. Pas en super état, mais j'vois le potentiel. J'la vois déjà rénovée, avec une piscine, un jardin, tout ce qu'il faut pour qu'on se sente chez nous.

Et là, j'me dis, c'est ça. C'est là que ça commence, c'est là qu'on va tout reconstruire. Alors je l'achète, et je la mets son nom. Elle lui appartient.

Parce que c'est elle, ma maison.

Le coin était encore en friche, y avait tout à refaire. Mais j'me suis dit que j'allais en faire quelque chose. Un truc solide, quelque chose qui pourrait être






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De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant