Chapitre 7

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Le lendemain, je suis retournée au café avec une détermination brûlante. J'étais convaincue qu'il viendrait. Après tout, il avait fugué, et je voulais l'affronter. Mais la journée s'est écoulée lentement, le silence du café se faisant pesant à chaque fois que la porte restait close.

Je guettais le moindre mouvement, prête à bondir s'il apparaissait. Mais il n'est jamais venu.

Le jour suivant, la même attente m'a saisie.

Je n'arrivais pas à me concentrer sur mon travail. Chaque son de cloche, chaque ouverture de porte, c'était comme si mon cœur sautait un battement.

Mais encore une fois, rien. Il était absent, fantôme évanoui dans la ville, et je sentais la frustration monter, me serrant le ventre.

Chaque journée semblait plus longue que la précédente. Le troisième jour, je m'imaginais déjà l'interroger, l'accuser de s'être volatilisé après m'avoir laissée dans l'incertitude. Mais le café est resté vide de sa présence, me laissant seule avec mes pensées.

Une semaine entière s'est écoulée, et à chaque matin, je m'accrochais à un mince espoir.

Chaque soir, je rentrais chez moi, abattue par la déception. La frustration se transformait en colère.

Où était-il ? Pourquoi m'avait-il laissée ainsi, en attente de réponses ? Plus les jours passaient, plus cette absence me confirmait que c'était bien lui. Il m'échappait, m'abandonnant à mes doutes.

Puis, un soir, alors que je jouais avec Carly, j'ai remarqué qu'elle tenait un morceau de papier dans la gueule. Elle est venu le déposer à côté moi pour que je joue avec elle.

D'abord, je n'y ai pas prêté attention, mais en le dépliant, mes yeux se sont fixés sur les mots familiers, les chiffres, cette adresse barrée..

C'était le papier qu'il avait laissé, celui-là même qui m'avait permis de reconnaître son écriture.
C'était grâce à lui que j'avais fait le lien entre l'inconnu des cadeaux anonymes et le brun du café.

Une vague de détermination a balayé mes pensées. Le numéro était toujours là. J'ai pris mon téléphone et j'ai composé en masqué. Rien. Ligne coupée.

J'ai senti un mélange d'excitation et de frustration m'envahir. Il m'avait laissée avec si peu,

mais c'était suffisant pour que je me décide à le retrouver.

Je relis le papier une énième fois, mes yeux rivés sur cette adresse. Je la fixe, tentant de prendre une décision. Cette adresse est dans la ville voisine, à quelques kilomètres seulement. J'hésite, mais l'idée de m'y rendre ne cesse de me trotter dans la tête.

Peut-être que c'est un simple point de rendez-vous. Ou peut-être est-ce quelque chose de plus important. Une chose est sûre : il a dû y aller, ou au moins connaître cet endroit. Avec un peu de chance, il y aura un indice pour moi, quelque chose qui pourra m'aider à le retrouver. Et qui sait ? Peut-être que lui-même sera là-bas.

L'incertitude me ronge, mais l'idée de découvrir ce qui m'attend là-bas m'attire irrésistiblement.

J'ai attrapé mon sac et suis sortie, mes pas résonnant dans les rues.

Le trajet en bus a duré quarante-cinq minutes, mais mon esprit était déjà ailleurs, anticipant ce que j'allais lui dire.

Je m'imagine lui faire face, le regard dur, la voix ferme, prête à le confronter. Dans ma tête, la scène se déroule avec une précision presque cinématographique : je le mets au pied du mur, et cette fois, il ne pourra pas fuir. Il sera obligé de répondre à mes questions, de m'expliquer enfin ce qui se trame. Pas d'excuses, pas de détours ; il devra faire face à la vérité. Je m'imagine poser les questions une à une, sans laisser place à l'évasion. Chaque mot que je prononcerai sera un défi, une demande de clarté, de sincérité.

De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant