Chapitre 8

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Le brun.

Sa violence était fulgurante, presque incontrôlée. Le brun n'a pas cessé tant que les deux types n'étaient pas hors d'état de nuire. Essoufflé, il les a lâchés, et s'est penché vers moi.

— « Monte dans la voiture, » a-t-il dit d'une voix froide, sans me laisser le choix.

J'ai obéi, encore sous le choc, en me glissant dans sa Mercedes noire. Avant de partir, il s'est approché du gars qui l'avait retenue et l'a saisi par le col.

— « On se reverra, toi et moi. J'vais revenir, et cette fois, j'vais te buter fils de pute »

Il a relâché sa prise et est monté dans la voiture.

Il monte dans la voiture, claque la porte avec une détermination presque agressive, puis démarre le moteur. D'un geste précis, il fait un demi-tour rapide et sec, avant de s'engager sur la route qui mène chez moi.

En repassant devant le groupe de gars, il ralentit et baisse la fenêtre, leur lançant un regard fixe, un mélange de défi et de supériorité dans les yeux. Les types le regardent, choqués, comme s'ils ne croyaient pas à l'audace de sa réaction. Lui, au contraire, semble savourer ce moment, leur jetant un regard appuyé, presque comme pour les provoquer.

La scène pourrait sortir tout droit d'un film de mafia : un silence tendu, des regards qui se croisent, un véhicule qui ralentit juste assez pour signifier qu'il n'a pas peur d'eux. Je sens une boule d'angoisse se former dans mon ventre, mal à l'aise face à cette tension palpable. Je détourne le regard, préférant fixer la route devant moi et me fondre dans le décor, comme si devenir invisible pouvait me soustraire à cette confrontation silencieuse. Mon cœur bat un peu plus vite, mais je reste immobile, espérant que tout cela finira vite.

Le silence était lourd, oppressant. Il ne disait rien, gardant les yeux fixés sur la route, concentré.

De mon côté, je n'arrivais pas à parler non plus, encore sous l'effet de la peur et du soulagement. Malgré tout, sa présence à mes côtés me rassurait. Sans un mot, il m'avait protégée, et je me sentais en sécurité, même si une certaine tension flottait encore entre nous.

Alors qu'il continuait à conduire, je l'observais discrètement, tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Pourquoi était-il là ? Comment avait-il su où me trouver ? Le brun ne se tournait pas vers moi, son regard fixé droit devant. Peut-être que je lui demanderais, mais pour le moment, je me contentais de me laisser emporter, bercée par le ronronnement du moteur et le sentiment de sécurité, même si j'étais toujours un peu terrifiée par ce qui venait d'arriver.

Dans la voiture, le silence s'étendait, lourd et tendu. Je me sentais toujours sous le choc, l'adrénaline bouillonnant encore dans mes veines. À côté de moi, il conduisait, le regard fixé sur la route. Je cherchais les mots, quelque chose pour briser ce silence pesant.

— « Merci, » ai-je murmuré, la voix encore tremblante.

Il a tourné la tête vers moi, ses yeux me transperçant. Son regard était à la fois furieux et incrédule, comme s'il était sidéré que j'aie osé parler.

Il semblait retenir sa colère, son visage tendu de manière inhabituelle. Il y avait en lui une tension palpable, un contraste frappant avec son calme habituel.

Tout s'était passé si vite. C'était comme si mon esprit n'avait pas encore rattrapé ce qui venait de se produire.

Un vertige m'a envahie, et d'un coup, la pression est retombée. Un sanglot étouffé m'a échappé.

Les larmes ont commencé à couler sans que je puisse les retenir, silencieuses et amères.

Un petit reniflement m'a trahie. Il a tourné la tête de nouveau, me fixant, mais cette fois avec un regard différent. Ses traits se sont adoucis, un voile de tristesse s'est posé sur ses yeux. Sa colère semblait fondre, remplacée par une infinie tendresse. Il a manœuvré doucement pour s'arrêter sur le bas-côté de la route.

Sans un mot, il a tendu les mains et a pris mon visage avec une douceur qui m'a surprise. Ses paumes chaudes encadraient mes joues, ses pouces effleurant les larmes qui traçaient des sillons humides sur ma peau. Il m'a observée avec une telle intensité que j'en ai presque oublié de respirer.

Je pouvais voir qu'il se retenait, qu'il luttait contre ses propres émotions. Dans ses yeux, quelque chose d'inattendu, une fragilité que je n'aurais jamais soupçonnée. Mes larmes semblaient l'atteindre profondément, lui dévoilant une part de lui-même qu'il tentait de cacher. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait craquer, que mes pleurs avaient trouvé un écho en lui.

Nous étions là, nos visages proches, nos regards mêlés dans un silence plus éloquent que tous les mots. Ses mains restaient sur mon visage, offrant un réconfort silencieux. Le temps semblait suspendu, et pourtant, pas un mot n'était nécessaire.

Il n'a rien dit, mais dans cet échange silencieux, j'ai senti qu'il comprenait.









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De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant