J'ai enfin touché à mon rêve.Quand j'l'ai prise dans mes bras, j'avais l'impression que tout s'arrêtait, tu vois ? C'était elle, la femme que j'voyais de loin, celle que j'rêvais de protéger. Mais putain, pas comme ça. Pas après l'avoir mise dans un danger pareil.
Je sais que j'peux pas la laisser dans cette galère. Même si ça me déchire de devoir partir encore, c'est ce qu'il faut faire. Pour sa sécurité, j'dois la laisser tranquille. J'ai tellement envie qu'elle soit bien, mais ce monde dans lequel j'traîne, j'veux pas qu'elle y soit mêlée.
Quand j'l'ai serrée contre moi, son parfum m'a envahi, une odeur douce et familière. C'était comme un nuage. J'aurais voulu que ce câlin dure des heures. J'avais ce besoin fou de la garder près de moi, de sentir sa chaleur, de la protéger, de lui montrer qu'elle compte pour moi. Mais en même temps, ça me brisait le cœur de réaliser que tout ça n'allait pas durer.
Elle me manque déjà, et ça me tue.
Avant de partir, j'vérifie qu'elle rentre bien chez elle. Une fois qu'elle franchit la porte, j'démarre ma voiture, le cœur lourd.
Sur la route, mes pensées s'emballent.
Ces fils de putes qui ont osé s'approcher d'elle, ils ont touché à quelque chose qu'ils auraient mieux fait de laisser tranquille. L'envie de les crever me brûle, mais j'sais que j'peux pas réagir comme ça. J'dois garder mon calme. J'peux pas plonger Abir dans plus de bordel.
De retour à la cité, la nuit s'étire devant moi.
Je passe des heures à réfléchir, à cogiter. J'peux pas la laisser partir sans rien faire. J'vais lui laisser un dernier signe, un geste qui montre que j'pense à elle.
Le lendemain matin, j'dépose un sac devant sa porte, rempli d'argent. C'est pas juste de l'argent, c'est ma façon de l'aider à souffler un peu, de lui donner une chance d'être tranquille.
Dans ce monde pourri où j'vis, j'sais que ce genre de geste peut faire la différence.
J'm'éloigne, conscient que chaque pas me distance d'elle, mais c'est pour son bien.
C'est un adieu silencieux, un geste d'amour déguisé en promesse, même si j'serai plus là pour la tenir.