Chapitre 12

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Le temps semble s'arrêter lorsque je l'aperçois.

Jabari.

Je ne peux pas croire mes yeux. Une partie de moi se dit que j'hallucine. C'est impossible, il est là, juste devant moi.

Je suis figée, incapable de bouger, de parler, de comprendre ce qui se passe. Mes pensées s'embrouillent, et je me mets à douter de ma santé mentale.

Serena, qui observe la scène, commence à secouer doucement mon bras pour tenter de me sortir de ma torpeur. Mais je suis trop choquée. Je l'entends bégayer des mots sans cohérence. Jabari me regarde avec un sourire, mais moi, je suis dans un état second.

— "Désolé, ce sont juste des parfums de présentation. Enfin, il y en a un rayon et les testeurs sont juste là si vous voulez, je..." commence Serena, essayant de briser la glace.

— "Ah, désolé, mais bon,

j'ai quand même le droit de tester mon parfum, non ?"
répond Jabari, un air espiègle sur le visage.


À ce moment, je reprends enfin mes esprits et je rétorque, sèchement, presque instinctivement :

— "Ce n'est pas votre parfum."

Je ne sais pas pourquoi j'ai réagi de cette façon. Peut-être que c'était mon instinct de protection qui s'était réveillé, ou bien c'était la surprise de le voir là, après tout ce temps, qui m'a plongée dans cet état de vulnérabilité. Je sens mon cœur prêt a exploser.

Il se fige, son sourire disparaît lentement. Il me regarde d'un air désolé, et je ne peux m'empêcher de plonger dans ses yeux noisette.
Il a mûri. Il a changé, mais pas tant que ça. Il est toujours aussi séduisant, mais sa présence est plus calme, plus posée. Comme s'il avait enfin trouvé sa place.

Serena, réalisant qu'elle est de trop dans ce moment intense, dit doucement :

— "Bon, je vous laisse. Je vais aller trier les testeurs là-bas."

Je lui fais un léger signe de tête pour lui montrer que je comprends, mais mon regard reste fixé sur Jabari. Il prend l'initiative de briser le silence :

— "Je suis désolé de réapparaître comme ça."

— "On a échangé si peu de paroles," je murmure,
"mais pourtant je t'ai entendu dire désolé tellement de fois."

Il semble que mes mots l'atteignent. J'observe son visage changer, et je me demande s'il réalise à quel point tout cela est vrai. Puis, il regarde le flacon de parfum, l'admire, et dit :

— "C'est magnifique. En plus, il sent trop bon. T'es vraiment talentueuse, t'es douée.
Et tu lui a donné mon nom ! Quand j'ai vu ça, j'ai direct compris que c'était toi. Pas seulement parce que le parfum s'appelle comme moi, mais parce que ça se voyait que c'était ton œuvre."

Je reste figée, abasourdie par ses paroles. Jamais je ne l'avais entendu parler aussi longtemps, aussi sincèrement. Je l'écoute, fascinée.

— "J'ai tellement de choses à t'dire, et je suis prêt à te donner toutes les réponses. Si tu veux les entendre, je sais que ton événement se termine à 19h, donc si tu veux, j'peux repasser. On pourra aller quelque part pour discuter."

Mon cœur s'emballe à l'idée de toutes les réponses que j'ai tant attendues.

Je sens une lutte à l'intérieur de moi.

Je regarde le flacon,
puis ses yeux...

Je me lève de ma chaise, m'approche de lui, et, le regarde droit dans les yeux, je lui dis :

— "Cette fois-ci, tu viens ou je vais devoir t'attendre encore 1h30 sur un banc ?"

Il baisse la tête, gêné, avant de la relever avec assurance.

— "Non, cette fois-ci, tu peux compter sur moi. Et tu pourras toujours compter sur moi, maintenant."







— "D'accord, alors à tout à l'heure," lui dis-je, un mélange d'espoir et de méfiance dans ma voix.

Il sourit, et je sens une tension palpable, une attirance entre nous. Avant qu'il ne s'éloigne, je l'alerte :

— "À 19h01, si tu n'es pas là, je pars."

Il se retourne, me lance un clin d'œil, et s'éloigne. Je reste là, le cœur battant, le visage en feu, me demandant comment il a pu réapparaître dans ma vie de cette manière, et ce que cela signifie pour nous deux.









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De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant