Et maintenant, j'suis là,face à elle, à me demander si elle saura me pardonner. Le passé pèse lourd, mais j'sais qu'on peut construire quelque chose de mieux. Je suis là, prêt à lui offrir ce que j'ai construit. Reste à voir si elle est prête à m'accepter, avec tout ce que je traîne derrière moi.
Le silence il est lourd, pesant. J'peux voir dans ses yeux qu'elle est choquée... mais surtout, elle est déçue.
Cette expression sur son visage, ça me tue. J'aurais jamais dû lui dire tout ça, pas comme ça en tout cas. Mais j'avais plus le choix. J'ai trop caché de choses, j'ai passé trop de temps à me caché aussi. Elle mérite la vérité maintenant, surtout si elle me pose une question.
J'peux pas continuer à avancer avec tout ce poids sur mes épaules sans être honnête avec elle. J'veux qu'elle sache tout, qu'elle comprenne c'que je suis, c'que j'ai vécu. Si elle décide de rester, ça doit être en sachant tout. J'ai rien à lui cacher, pas maintenant.
Mais quand j'vois la tristesse dans ses yeux, un froid s'installe en moi. J'essaie de m'approcher, d'un geste, j'prends son bras, doucement, pour la rassurer, pour lui montrer que malgré tout ce bordel, j'suis là pour elle, que j'la laisserai pas tomber. Mais à peine ma main effleure la sienne qu'elle la retire violemment, comme si j'étais un poison.
Et là, sans prévenir, elle me gifle.
Une claque sèche, qui résonne dans mes oreilles et dans ma tête. J'sens la brûlure sur ma joue, mais c'est rien comparé à la douleur dans mon cœur. Elle recule, ses yeux remplis de larmes et de rage. Son souffle est rapide, et avant que j'puisse dire quoi que ce soit, elle crache ces mots qui me transpercent :« Ne m'approche plus jamais, oublie-moi. »
J'reste là, figé, incapable de bouger. Elle se retourne et s'en va, laissant un vide immense derrière elle. Mon cœur bat à cent à l'heure, et la douleur dans ma poitrine est insupportable. J'voulais bien faire... j'voulais lui laisser le choix. Mais j'crois que j'ai tout foiré.
J'me retiens de courir après elle, de la suivre, de la forcer à rester. J'me retiens parce qu'elle a le droit de partir. Elle a le droit de choisir de me sortir de sa vie. Et moi, j'ai aucun droit sur elle, même si chaque fibre de mon corps me hurle d'aller la rattraper. Putain, c'que j'ai envie...
Je reste là, planté un moment, le temps que mon cerveau digère la claque. Puis j'me reprends, et j'rentre. Sur le chemin, bien sûr que j'ai envie de passer par chez elle, d'essayer de la voir, mais j'ai plus le droit. « M'approche plus jamais », ça résonne en boucle dans ma tête. Son regard... jamais j'aurais cru qu'elle me regarderait comme ça un jour. De la haine, du mépris. Comme si j'étais rien pour elle.
J'rentre chez moi, la tête pleine de pensées qui tournent en rond. Ce soir-là, j'tombe sur Malik.
« Ouais, le fréro, ça va ou quoi ? Depuis que t'es rentré, on a rien fait ! Même pas une sortie, viens on bouge ce soir, on fête ton retour comme il se doit ! »
J'soupire. « Vas-y frère, j'te mens pas, j'suis KO. »
« Allez, fais pas le relou ! Depuis le bled, tu me fais l'imam, zebi. Viens, on va rigoler un peu. »
J'ai pas envie. Pas du tout. Mais en même temps, j'me dis qu'à quoi bon ? J'ai plus rien à perdre. Peu importe à quel point j'essaie de changer, j'reste ce que je suis, et faut peut-être que j'accepte ça. Alors, j'acquiesce.
On sort. Direction la boîte. L'alcool coule à flot, et petit à petit, les esprits s'échauffent. On nique tout, on rigole. J'avais presque oublié cette sensation. Celle où tout paraît léger, où les ennuis s'effacent sous l'effet du haram. Tout devient simple, presque insignifiant.
Malik ramène des meufs. Y'en a une qui me plaît... enfin, non. Elle me plaît pas vraiment. Mais elle est bonne, et pour ce soir, ça suffit. Pourquoi creuser plus loin ?
On finit chez un pote, dans un appart qu'il a sûrement loué juste pour la soirée. L'alcool continue de couler, on rigole, on délire. La meuf, j'connais même pas son prénom. Elle porte une robe rose, style Nicki Minaj, bien moulante. J'suis trop fatigué pour tout ça, mais on finit dans une chambre. J'ai juste envie de dormir, mais elle vient se coller à moi. Ça m'gonfle, mais j'suis trop mort pour la repousser. Elle veut qu'on passe à l'acte, et moi, qu'est-ce que j'ai à offrir de plus à une femme que ça ? Rien.
On fait nos bails, et après, j'me casse. J'dis au revoir à personne, j'dis rien. J'me taille, direct.
J'suis encore bourré, la tête dans le flou, mais j'maîtrise. J'essaie d'éviter les poteaux et les murs sur le chemin, mais au pire, si j'm'en prends un, ça sera pas une grande perte.
Quand j'rentre chez moi, j'finis par m'affaler sur le canapé. La tête lourde, les pensées confuses. Et j'm'endors, seul, comme toujours.
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