Chapitre 11

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Dimanche matin, je profite d'un moment de calme pour réfléchir à mon projet de parfum. Je suis étendue sur mon lit, entourée de mes notes éparpillées et d'échantillons de fragrances. Mais la vérité, c'est que je n'arrive pas à avancer. Je regarde le plafond de ma chambre, perdu dans mes pensées. Pourquoi ça ne vient pas ? Pourquoi je n'arrive pas à capter cette inspiration qui me semble si éloignée ?

C'est alors que mon regard se pose sur ce flacon bleu qui traîne sur ma commode. C'est celui que j'ai nommé "Jabari". Mon cœur se serre un peu en le voyant. C'est un parfum que j'ai créé en pensant à lui, à notre rencontre, à l'intensité de ce moment. Mais en même temps, je me rends compte que c'est un trésor caché, quelque chose de magique que je n'ai jamais voulu partager. Je me lève, hésitante, et vais l'attraper.

Je débouche le flacon et je penche le nez au-dessus. Une vague d'odeurs enveloppantes me submerge : des notes de bergamote et de poivre noir, suivies d'un cœur chaleureux de cèdre et de lavande, et enfin ce fond bois de santal et d'ambre gris qui me réconforte. Je suis frappée par l'intensité et la beauté de cette fragrance. C'est vraiment incroyable.

Je réalise alors que ce parfum mérite d'être découvert, qu'il serait dommage de le cacher. Pourquoi ne pas l'utiliser pour mon projet ? Ça me semble tellement évident. Je me mets immédiatement au travail, l'enthousiasme montant en moi. Les idées fusent, les mots s'écrivent tous seuls. En une soirée, je boucle mon dossier, chaque détail prenant forme avec fluidité.

Trois jours plus tard, le moment de la présentation un en visioconférence arrive. Je me connecte, un mélange d'excitation et de nervosité dans le ventre. Je commence à expliquer mon projet, présentant mes notes et les inspirations derrière chaque aspect de mon parfum. À mesure que je parle, je vois les visages de mes professeurs s'illuminer. Ils sont vraiment emballés par mon idée. Leur intérêt est palpable, et cela me donne des ailes.

À la fin de la présentation, l'un des professeurs m'envoie un message en privé. Il trouve que mon projet a vraiment de l'avenir et me demande si, après avoir passé mon examen, je serais intéressée par une collaboration pour le produit. Je suis choquée. C'est un peu trop rapide, non ? Je ne m'y attendais pas du tout.

Mais en y réfléchissant, une fierté immense m'envahit. Je suis fière de mon travail, fière de ce projet qui m'est cher. C'est un peu comme si une part de Jabari et de tout ce que j'ai vécu avec lui renaissait à travers cette création. J'ai l'impression d'avoir fait un pas important vers l'avant, non seulement dans mes études, mais aussi dans ma vie.

Les semaines passent et je m'investis à fond dans mon projet. Je suis à la recherche de nouveaux designs et de stratégies marketing pour mon parfum, et je me sens vraiment bien. Chaque jour, je me rapproche un peu plus de Jabari à travers cette création. C'est comme si chaque note olfactive portait une partie de lui, une histoire que j'avais envie de raconter au monde.

Les retours que je reçois des professionnels que je rencontre sont tous positifs. Ils me disent que c'est une pépite, et cela me donne encore plus de confiance en moi. Lors de mon premier oral, j'obtiens une très bonne note qui me rapproche de mon examen final. Ce soulagement est immense. Je suis presque au bout de ce parcours. Les autres examens, qui auront lieu dans quelques mois, se limiteront à des questions théoriques, des quiz et des réponses à des questionnaires. J'ai bossé dur et je me sens prête. La seule chose qui m'inquiète, ce sont les projets, mais je suis vraiment rassurée par le fait que mon projet est solide et qu'il intéresse même certains investisseurs.

On me propose de participer à des salons en France et en Belgique, et j'accepte avec enthousiasme. Vivre de ma passion était mon rêve, et maintenant, je commence à y voir un peu plus clair. L'avenir que j'ai toujours imaginé commence à se dessiner, et je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à tout ce que cela signifie.

Avec Kader, les choses se passent plutôt bien. Il m'emmène au restaurant de temps en temps, et j'apprécie vraiment ces moments. Cependant, j'ai besoin de prendre mon temps. Mon projet me demande toute mon attention, et je ne veux pas me précipiter dans une relation. J'en parle souvent avec lui, et il a toujours été compréhensif, me promettant d'être patient. Il m'a même dit que je comptais pour lui, et ça me touche.

Lors de notre dernier dîner, nous avons commencé à discuter de mon parfum, Jabari. Kader m'observe avec un sourire curieux.

— "Jabari, c'est un prénom de mec, non ? Pourquoi t'as choisi ce prénom ?" me demande-t-il, l'air intéressé.

Je prends un instant pour réfléchir, hésitant à révéler la véritable raison. Finalement, je lui réponds :

— "J'aime beaucoup ce prénom. Il a une belle sonorité."

Kader fronce les sourcils, visiblement intrigué.

— "Tu sais, si t'aime tant ce prénom t'aurais pas préféré attendre pour notre enfant ?"

Je ris, mais en le voyant rester sérieux, je me reprends.

— "Oh, c'est peut-être un peu tôt pour parler de ça !"

Il sourit en me voyant rougir.

— "Non, mais je te charrie, t'inquiète. On a tout notre temps, après tout."

J'essaie de me détendre, mais la conversation me fait réfléchir. Est-ce que je suis prête à envisager l'avenir avec lui, alors que je suis encore si absorbée par mon projet ? Une part de moi se dit que ce n'est pas le bon moment. Je veux me concentrer sur Jabari, et sur ce que cela représente pour moi.

Je me rends compte à quel point je suis heureuse. Les journées passées dans les différents salons sont riches en émotions. Je fais découvrir mon parfum aux visiteurs, je reçois des compliments et des retours positifs, et je vois le public s'enthousiasmer. C'est incroyable de partager ma création avec tant de gens.

Pour le lancement de "Jabari", je décide d'organiser un repas avec Serena, mon ancienne collègue, et quelques copines. Lors de cette soirée, je lève mon verre pour trinquer à mon parfum et leur fais la présentation officielle. En les voyant sentir le parfum, un petit côté égoïste émerge en moi ; je me surprends à souhaiter garder cette odeur pour moi seule, à ne pas vouloir que d'autres hommes la portent. C'est mon trésor, après tout.

Ce soir-là, alors que je rentre chez moi, une idée me traverse l'esprit. Je décide de faire un petit changement sur la bouteille. Jabari restera un parfum unique,j'ajoute une note qui fera toute la différence. Avec cette touche spéciale, ce parfum deviendra le seul, je garde la première recette validé dans mon projet pour la commercialiser. Cette version là restera secrète.

Les mois passent et mes parents viennent me rendre visite. Je suis vraiment contente de les voir. Pour leur faire plaisir, je les emmène au centre commercial pour leur montrer l'affiche de "Jabari", affichée en grand au milieu du hall. Lorsqu'ils la voient, ils me sautent dans les bras. Ils sont fiers de moi. Mon père, bien que de marbre, affiche un sourire qui en dit long sur sa fierté.

Dans une semaine, le parfum sera enfin vendu chez Sephora. C'est incroyable de penser à la fulgurante montée d'un parfum d'une jeune créatrice comme moi. Pour cet événement, je me prépare comme jamais : une belle robe, des talons, des cheveux lissés. Je suis prête à faire sensation, accompagnée de Serena.

Le jour J, l'ambiance est magique. Je fais des photos, vois les clients découvrir mon parfum et reçois des compliments. C'est une journée incroyable. Je suis assise avec Serena à une petite table haute, entourée de trois flacons de Jabari, prêtes à être dégustées par le public.

Alors que nous discutons, je remarque soudain le visage de Serena se froncer.

Je n'ai pas le temps de me retourner que je vois une main d'un homme s'emparer d'une des bouteilles.

Il ouvre le flacon et se met à en vaporiser sur son poignet. Sur le moment, je suis surprise qu'il ait pris cette bouteille plutôt que de se servir en rayon.

Je m'apprête à lui dire que ces flacons sont juste des décorations quand je lève les yeux et là... le choc.













C'est lui...




























c'est Jabari.

De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant