La vie d'Abir

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Aujourd'hui, après mon service, je profite de l'après-midi pour me plonger dans mes cours. Je m'installe devant mon ordinateur, un verre thé glacé bien frais à portée de main, et je commence à réviser. C'est l'été, et il fait chaud même à l'intérieur.

Je rêve de travailler un jour pour une grande maison de parfumerie, de créer des fragrances qui marquent les esprits. C'est un rêve qui me semble parfois irréalisable, mais j'y crois. Alors, je passe des heures à étudier chaque note, chaque molécule, chaque accord olfactif.

À un moment, je ferme les yeux, et je me perds dans mes pensées. J'ouvre mon carnet de cuir noir, celui où j'écris tout ce qui me passe par la tête. Des pensées, des poèmes, des fragments de rêves.

Ça peut paraître naïf, mais ça me fait du bien. J'aime y consigner tout ce que je n'ose pas dire à voix haute, des mots qui prennent sens quand ils sont couchés sur le papier. Parfois, ces lignes me ramènent à lui.

Les souvenirs m'assaillent, comme toujours. J'ai encore en tête ce moment où j'ai enfin réussi à lui parler.

Mon cœur battait si fort ce jour-là. Et pourtant, il m'a ignorée. Je me demande encore si c'était volontaire ou s'il a juste eu peur.

Peut-être que je n'étais qu'une fille de passage dans sa vie. Ça m'a blessée, je ne vais pas mentir.

J'ai longtemps essayé de l'oublier, de tourner la page. Mais il reste là, dans un coin de mon esprit, prêt à revenir à chaque fois que je relâche un peu ma vigilance.

Je me dis que je devrais peut-être passer à autre chose, mais j'ai trop de choses à gérer. Entre le café, mes études, et la nécessité de m'en sortir seule dans cette ville, je n'ai pas vraiment de temps pour les histoires de cœur. Les messages que je reçois parfois sur les réseaux sociaux me laissent indifférente. Je n'ai pas envie de perdre mon temps avec des garçons qui ne comprendraient sûrement pas ce que je cherche, ce que je veux vraiment.

Je pense souvent à mes parents. Ils m'ont poussée à poursuivre mes rêves, mais je sais qu'ils n'ont pas les moyens de m'aider, quand il sont arrivé en France du cap vert et du Mali il on fait des sacrifices pour leurs enfants..

Je suis venue ici pour prendre un nouveau départ, pour m'affirmer. C'est difficile parfois, de se sentir seule dans une ville où on ne connaît presque personne. Mes collègues du café sont sympas, mais j'ai un emploi du temps chargé, et souvent, je préfère rester chez moi le soir, avec Carly, mon chat. Elle est mon réconfort, celle qui m'accueille toujours avec ses ronronnements.

Je passe du temps à jouer avec elle, et le soir, quand elle revient de ses escapades dehors, je me sens moins seule. J'aime rester chez moi, même si parfois je me demande si je ne suis pas en train de gâcher ma jeunesse, à m'enfermer dans cette routine. Mais je sais que c'est ce qu'il faut pour réussir.

Alors, ce soir, je me fais une douche bien fraîche pour chasser la chaleur de la journée. Je fais ma prière, puis je me glisse dans mes draps, prête à affronter une nouvelle semaine. C'est un rythme intense, mais chaque jour me rapproche un peu plus de mes rêves.






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De voleur à loveur II : Abir storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant