Paraíso Ardiente [ En réécriture ]

𝟎𝟎. 𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

Beverly Hills, Los Angeles.
09h00

— Écoute, maman, je ne pars que pour Bogotá, pour le boulot. Je serai de retour dans... quelques mois, peut-être ? dis-je tout en glissant précautionneusement mes produits cosmétiques dans mon vanity-case, comme si chaque geste me rapprochait inexorablement de ce départ.

Ma mère se tenait là, à quelques pas de moi, son regard empreint d'une inquiétude palpable. Ses mains tremblaient légèrement, trahissant l'agitation que mes paroles avaient éveillée en elle.

— Chérie, est-ce vraiment le bon moment pour quitter Los Angeles ? Et Onyx... Tu as des engagements que tu ne peux pas simplement mettre de côté, répondit-elle, sa voix oscillant entre la réprimande et la supplication.

Je me retournai lentement vers elle, cherchant à capter son regard pour y instiller une once de réconfort.

— Ne t'en fais pas, maman. James s'occupera de tout en mon absence, lui dis-je en posant ma main sur son épaule.

Ses grands yeux noisette me fixaient, pleins d'une préoccupation maternelle que je comprenais trop bien. Mais je savais qu'elle ne pouvait pas comprendre. Si elle savait ce qui m'attendait vraiment là-bas, elle ne me laisserait jamais partir.

— S'il te plaît, fais attention à toi. Les rues grouillent de narcos, et ces hommes... Ils kidnappent des jeunes filles, les transforment en... prostituées ! Sa voix se brisa, et l'angoisse qu'elle éprouvait éclata en plein jour.

Je m'approchai d'elle, ressentant une vague de tendresse que je ne pouvais refouler. Je la pris dans mes bras, m'imprégnant de son parfum familier, ce mélange de douceur et de force qui m'avait toujours apaisée.

— Rien de mal ne m'arrivera, maman, je te le promets, murmurai-je en la serrant contre moi, tentant de rassurer autant ma mère que moi-même.

Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas si simple.

Nous restâmes un instant ainsi, enlacées, partageant une étreinte qui, je le savais, pourrait bien être la dernière avant longtemps. Puis, d'un geste résigné, je me redressai et retournai à mes préparatifs sous son regard chargé de tristesse.

— Je t'attends dans la cuisine. Tu dois manger quelque chose avant de partir, dit-elle en s'éloignant, sa voix à peine audible, lourde de résignation.

Je l'observai un moment, regrettant de devoir l'abandonner ainsi. Son visage, habituellement si lumineux, était marqué par une ombre que je connaissais bien. Mais je devais partir. Je n'avais pas le choix. Je me promis de revenir, quoi qu'il arrive. Mais avant cela, il y avait des comptes à régler.

Je me tournai vers le miroir, réajustant une mèche rebelle derrière mon oreille. Mon reflet me renvoya l'image d'une femme partagée entre l'appréhension et la détermination. Je savais ce qui m'attendait. Les doutes me tenaillaient, mais je ne pouvais plus reculer.

Après des adieux déchirants, je m'installai au volant de ma Maserati Granturismo. La voiture glissa sans un bruit sur les rues pavées de Los Angeles, chacune de ses vibrations résonnant en moi comme un compte à rebours vers l'inévitable.

Mon cœur battait à un rythme effréné, chaque pulsation amplifiée par l'angoisse qui me tenaillait. Mes mains moites agrippaient le volant, tandis que mon souffle court trahissait mon agitation intérieure.

À mon arrivée, ils m'attendaient, alignés en silence, leurs silhouettes sombres et imposantes se découpant sur le ciel gris. Vêtus de noirs, ils ressemblaient à des corbeaux, augures de malheurs imminents.

D'un pas résolu, je m'avançai vers eux. Mon cœur battait la chamade, mais ma volonté restait ferme. Après des années de succès incontesté, il était temps pour eux de répondre de leurs actes.

Rien ni personne ne se mettrait en travers de ma route.

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