Paraíso Ardiente [ En réécriture ]

𝟏𝟓. 𝐀𝐬𝐩𝐞𝐧

Deux semaines plus tard,
Poligono de Tiro, Bogota 17h20

J'étais isolé dans le stand de tir, les retentissements assourdissants des coups de feu remplissant mes oreilles. Les lumières tamisées instauraient une atmosphère empreinte de mystère. Alors que j'ajustais ma visée sur la cible, mes pensées ne cessaient de revenir à Amarys et à cette soirée il y a quelques semaines.

Elle était entrée dans la chambre, où j'avais créé un musée de souvenirs dédié aux affaires de ma mère décédée. Les objets étaient soigneusement disposés, chacun portant une histoire et une mémoire. Amarys avait tout vu, ses yeux parcourant chaque étagère, chaque photo encadrée, chaque robe que ma mère avait précieusement chérie.

J'avais hésité, mais je lui avais finalement révélé un morceau de mon passé, un morceau de moi que je gardais habituellement bien caché. Mes émotions étaient à vif alors que je lui avais expliqué le sens de ces objets, les souvenirs douloureux et précieux qu'ils renfermaient. Elle m'avait écouté en silence, sa main posée doucement sur mon épaule, une lueur de compréhension dans ses yeux.

La détonation d'un coup de feu me ramena brusquement à la réalité du stand de tir. Je tirai une nouvelle fois, essayant de me concentrer sur la cible devant moi, mais mon esprit était ailleurs. Amarys m'avait apporté la compréhension et le réconfort dont j'avais besoin, et grâce à cette soirée, notre relation avait évolué. Dorénavant, nous étions devenus de véritables amis, prêts à affronter ensemble tout ce que l'avenir nous réservait.

Mes pensées s'éloignèrent vers l'anniversaire d'Amarys, une soirée qui avait cimenté notre amitié naissante. C'était une nuit mémorable, et ce moment en particulier ne cessait de revenir dans mes pensées.

Je me souviens de la manière dont j'avais préparé son cadeau, un collier finement travaillé, choisi avec soin pour refléter son style et sa personnalité. Lorsqu'elle avait ouvert le paquet, son sourire radieux m'avait confirmé que j'avais fait le bon choix.

Mais ce n'était pas seulement le cadeau qui m'avait marqué. C'était aussi le geste de Victoria, qui s'était sincèrement excusée envers Amarys pour des malentendus passés. Leur conversation avait été empreinte d'une authenticité qui m'avait ému, car c'était le début d'une réconciliation entre elles.

Alors que mes pensées vagabondaient dans ces souvenirs, je me rendis compte que moi aussi, j'avais des choses à régler. Je devais présenter mes excuses à Victoria pour toutes les mauvaises paroles que j'avais pu dire par le passé. Elle méritait quelqu'un de meilleur que le côté sombre que j'avais parfois montré.

J'avais été aveuglé par des malentendus et des préjugés, et j'avais jugé Victoria sans vraiment la connaître. Maintenant, à travers nos interactions récentes et ces moments partagés avec Amarys, je comprenais qu'elle était bien plus complexe et bienveillante que je ne l'avais imaginé.