Paraíso Ardiente [ En réécriture ]

𝟐𝟗. 𝐄𝐦𝐛𝐫𝐚𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭

Mes poings s'abattaient avec fureur sur le sac de boxe, résonnant dans l'immense salle de combat de notre demeure improvisée. Vêtue seulement d'un short de sport et d'une brassière, mon corps luisait de sueur après deux heures d'effort intense. Le sport m'offrait une évasion temporaire, me permettant de fuir ce monde chaotique et d'oublier que ma vie tenait à un fil aussi fragile que de la soie.

En frappant le sac, mes pensées se tournaient vers Angel et son organisation criminelle et mon cœur se gonflait automatiquement de haine envers le cartel Sombra Roja. Le sac, innocent, subissait la colère que je ne pouvais exprimer autrement. Mes pensées vagabondaient également vers Liam. Je me surprenais à fantasmer sur lui, un homme capable de susciter en moi des émotions contradictoires. Il connaissait mes faiblesses, et c'était bien cela le pire.

Je me méprisais de ressentir tout cela et je me jurais intérieurement de m'éloigner de lui au plus vite. Cette petite amitié ridicule devait cesser. Après tout, notre relation n'avait-elle pas commencé dans la haine ?

Je réalisai soudainement que je m'étais égarée de mon objectif initial. Mes émotions et les distractions m'avaient éloignée de ma mission première. Il fallait que je me ressaisisse. Mon véritable but n'était pas de succomber à ces sentiments, mais de retourner à Bogotá et de les faire payer jusqu'au dernier.

Je devais concentrer toutes mes forces et mon énergie sur ce but. Il était impératif de mettre de côté mes tourments intérieurs et de me rappeler la raison pour laquelle j'avais commencé ce combat.

Chaque coup porté sur le sac de boxe me ramenait à cette réalité : ma vengeance devait être implacable et totale.

Revenir à Bogotá ne serait pas simple, mais je savais que c'était indispensable. C'était là-bas que tout avait commencé et c'était là-bas que tout devait se terminer.

Ils allaient comprendre la douleur que j'avais endurée, chaque goutte de sueur, chaque larme versée. Ma détermination était plus forte que jamais. Plus rien ne pourrait m'arrêter. J'étais prête à tout pour les faire payer, un par un, jusqu'au dernier.

Mon regard se posa sur l'arsenal de combat dans la demeure de Liam. Pas étonnant qu'ils aient tant d'armes et une salle de combat. Ils étaient des putains de narcos.

— Bella ?

Je me retournai et le vis, vêtu d'un jogging noir et d'un haut de compression qui mettait en valeur ses muscles parfaitement sculptés. Mon regard remonta jusqu'à ses lèvres pulpeuses, irrésistibles, qui n'attendaient qu'une seule chose : être embrassées.

En d'autres circonstances, j'aurais succombé à ses avances, mais cela m'était interdit.
Tout m'était interdit.
Je devais le haïr. Je devais les faire tomber, lui y compris.

Il ne pouvait être l'exception.

Je m'avançai vers les dagues posées sur la table, leur éclat métallique attirant mon regard. Derrière moi, il attendait une réponse, son souffle calme trahissant une patience que je ne partageais pas. Le silence s'étira entre nous, lourd de tension et de non-dits.