Chapitre 13

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PDV Gabrielle

Antoine lance un regard noir à Paul, à tel point que je pense pendant une seconde qu'il va s'avancer vers lui et le frapper. Je ne pensais pas que quelqu'un de si gentil et de si chaleureux puisse avoir autant de colère dans le regard. Il y a un moment de flottement et de silence complet et j'ai du mal à réaliser ce qui est en train de passer. Olivier tousse, ramenant tout le monde à la réalité.

- Il voulait dire profiter de ta compagnie, assure-t-il avec un petit sourire rassurant en ma direction, pas vrai Piochie ?

- Bien sûr, répond Paul d'une voix tranquille.

- On y va, lance froidement Antoine.

Il m'attrape par le bras et m'emmène dans la salle à manger, où les autres sont déjà installés. Antoine m'indique une chaise à côté de lui et je me m'assieds entre lui et Paul. Louisa, elle, est assise plus loin entre Hugo et Benjamin. L'ambiance est très joyeuse mais bien plus calme que ce à quoi je m'attendais. Antoine retrouve son calme et sa joie habituelle et on parle avec Paul et Emilien. Le repas est très bon et je dois dire que je passe un bon moment – et à voir sa conversation sérieuse mais animée avec Benjamin, Louisa ressent la même chose. Après le dessert, je regarde l'heure, et constate avec regret que je dois y aller si je ne veux pas être en retard au travail. Je le fais savoir à Antoine puis me dirige vers Deschamps et les autres membres du staff ont déjà fini de manger et se lèvent en même temps que moi.

- Merci pour tout, Monsieur.

- Je vous en prie, appelez-moi Didier. Antoine m'a dit que vous veniez au match contre les Etats-Unis ?

- C'est exact, je réponds. Merci pour les billets.

- Mais je vous en prie. Rentrez bien, à bientôt.

Quand je quitte la pièce, Louisa me suit et dit au revoir à tout le monde avant de sourire une dernière fois à Benjamin. Antoine nous raccompagne, et Louisa le salue avant de nous laisser seuls.

- Merci pour tout, je répète. Ça a fait du bien à Louisa, et à moi aussi.

- A nous aussi.

- Tu es sûr que tu ne vas pas avoir de problèmes avec le coach ou que tes potes vont pas te charrier ?

La première question m'obsède.

- Oh, on se charrie entre nous pour moins que ça, il rit doucement. Après, en ce qui concerne avoir des problèmes...

Antoine regarde le sol une seconde puis regarde par la fenêtre.

- Le seul problème que j'ai, dit-il, c'est que plus que je te vois, plus je déteste te voir partir.

Il me faut une seconde pour enregistrer l'information.

- Moi aussi, j'avoue doucement, les yeux vers le sol. J'aime pas quand on se doit se quitter.

Il attrape mes hanches, m'attitre contre lui, et colle son front sur le mien. Je pose mes mains sur ses joues chaudes et l'embrasse. Il répond avec tendresse, et d'une certaine façon c'est tout aussi agréable que le baiser dans les bois. On finit par se séparer, nos mains entrelacées.

- À plus

- Bye.

Dans la salle à manger j'entends des bruits de chaises puis des gens qui montent les escaliers. Je lui souris avant d'ouvrir la porte, et au moment où je sors du bâtiment, j'aurais juré entendre un soupir. Je me dirige vers la voiture, où Louisa m'attend, quand je me sens soudain observée. Je me retourne vers le château et m'attend à ce que soit Antoine m'observant par la fenêtre. Mais à une fenêtre du premier étage, pendant une courte seconde, ce sont des cheveux blonds que j'aperçois.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant