Chapitre 22

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PDV Gabrielle

- Je vous jure, répète Emilien, j'étais tranquillement dehors quand ce connard est sorti de nulle part.

Didier Deschamps se frotte le menton, fronçant les sourcils.

- Antoine, quand tu es sorti, tu n'as pas vu quelqu'un qui ne devrait pas être là ?

Assis à côté de moi, mon petit-ami secoue la tête d'un air sûr de lui.

- Personne, coach. J'étais tout seul.

Le Sélectionneur se tourne vers Louisa et moi, assises côte à côte.

- Et vous, vous n'avez rien vu quand vous êtes arrivées ?

- Non, monsieur, je réponds.

- Moi non plus, confirme Louisa.

Tout autour de nous, aucun des joueurs ne dit rien.

- C'est quand même bizarre, tout ça, lance enfin Paul.

Tout le monde se tourne vers lui en même temps.

- Qui d'autre est sorti, disons, dans l'heure où Emilien est sorti ?

Plusieurs de ses coéquipiers lèvent la main, et ils expliquent pour la plupart que c'était pour aller prendre l'air ou descendre sur les terrains pour se divertir un peu.

- Et est-ce que l'un de vous, continue Paul, a vu quelque chose de pas normal ?

Les concernés secouent tous la tête, et je vois Antoine froncer les sourcils.

- Voilà, conclut Paul en croisant les bras. C'est ce que je dis, c'est bizarre.

- Je l'ai pas inventé, quand même, rétorque soudain Emilien en haussant un peu la voix. J'ai un putain de bleu sur la joue.

- Emilien, s'il te plait.

Emilien se tait, l'air toujours aussi énervé. C'est vrai qu'il y a déjà une trace bleue à l'endroit où son agresseur l'aurait frappé, et je doute que la poche de glace qu'il y colle arrange quoi que ce soit.

- Tu as toujours aussi mal ? je lui demande.

Il se tourne vivement vers moi, comme si je lui avais fait peur.

- Un peu moins, dit-il d'un ton plus calme. C'est gentil de demander.

- On va aller voir la police, coach ? demande Nabil d'un ton anxieux qui change de sa voix d'habitude douce.

- Pour leur dire quoi ? réplique Adil. Emilien a aucune preuve ni aucun indice qui pourraient nous dire qui est le mec.

- Il avait une capuche, je vous ai dit, répond Emilien, de nouveau énervé, et un genre de cagoule noire, là. Tout ce que je sais, c'est qu'il portait une bague noire.

Ces mots résonnent dans ma tête et je sens un frisson désagréable m'envahir et mon cœur accélérer avec anxiété.

- Ça va ? me demande doucement Thomas Lemar, assis non loin de nous. T'es toute pâle.

Antoine l'entend et se tourne vers moi d'un air surpris.

- Oui, oui, je le rassure en essayant de sourire.

L'intrus portait selon Emilien une bague noire et avait une capuche, comme la personne qui a essayé de m'enlever au gala. Et maintenant que j'y pense, il est pas impossible qu'il ait aussi couvert son visage d'une cagoule, car même dans la nuit je n'ai rien vu de son visage. Est-ce que je devrais le dire aux autres ? Antoine, déjà. Je pose une main sur son bras, et il se penche vers moi.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant