Chapitre 3

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Quelques jours plus tard, c'est à peine réveillée et en courant que j'arrive au boulot. Foutu réveil pas capable de sonner. J'avais à peine passé les portes en verre que l'une des dames de l'accueil, Virginie, m'appela.

- Mademoiselle Gabrielle ! La Présidente des Opérations a appelée, elle veut vous voir dès maintenant dans son bureau.

Une belle journée pourrie qui s'annonce. Dès que j'avais commencé à travailler ici, j'avais demandé à ce qu'on n'appelle jamais ma mère autrement que « la Présidente des Opérations » quand elle me transmettait un message, et heureusement, ils avaient tous accepté sans broncher.

- Très bien, j'y vais tout de suite. Merci !

Soupirant, je monte dans l'ascenseur et jette un œil à mon téléphone. Merde, j'ai 15 minutes de retard. Je me recoiffe tant bien que mal, ne voulant pas donner à ma mère d'autres choses à critiquer. J'arrive au dernier étage, celui où mes parents et mon frère travaillaient. Le bureau de mon frère était fermé, le pauvre chou ayant probablement demandé à commencer plus tard. Petit con, va. Je salue la secrétaire de ma mère, et frappe à sa porte.

- Entrez.

J'obéis, et la voit, comme je m'y attendais, parfaitement apprêtée et assise derrière son bureau, une feuille devant elle.

- En retard, commenta-t-elle sans lever la tête de la feuille.

- Désolée, mon réveil...

- Je m'en fiche.

Elle lève les yeux vers moi et lève les yeux au ciel.

- Eh bien, ne reste pas plantée-là, assied-toi.

- Merci, marmonnais-je en prenant place.

- Ce haut est affreux, Gabrielle, note-t-elle, je t'avais dit de le jeter.

- Je peux partir si tu veux, comme ça tu n'auras pas à le voir, rétorquais-je en faisant mine de me lever.

- Ne joue pas l'insolente. Si je t'ai fait venir ici, c'est pour quelque chose de très sérieux.

Sans blague.

- Je t'écoute.

- Ça va faire plusieurs années que tu travailles ici, et même si je dois avouer que ton travail jusque-ci est convenable, tu n'as pas encore eu de grandes responsabilités.

- On se demande pourquoi, marmonnais-je dans ma barbe.

- Mais j'ai décidé que ça devait changer. C'est pour ça que c'est toi qui organiseras le prochain gala de charité.

- Tu pars en vacances ? demandais-je, confuse.

- Bien sûr que non, répondit-elle comme si j'étais idiote, mais je pense qu'il est temps que tu fasses enfin quelque chose de correct.

- C'est ironique tu qualifies mon travail de correct, étant donné que c'est toi qui approuves tout ce qui concerne tous les évènements de l'entreprise, fis-je remarquer avec un petit rire. Si tu n'aimes pas ce que je fais, pourquoi est-ce que tout ce que je t'envoie est immédiatement approuvé ?

- Ne me parle pas sur ce ton ! s'écrit-elle soudain en tapant sur le bureau, son teint devenant rose.

Dire que je n'ai pas sursauté serait mentir. Elle prend une grande respiration et essaye de se calmer.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant