Chapitre 8

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PDV Gabrielle

Note : ce chapitre se passe quelques jours après le dernier chapitre + je ne sais pas comment les épreuves à distance se font dont j'improvise

Quand je me lève, Louisa est déjà debout, assise dans la cuisine, les yeux rivés sur une fiche de révision. On a toutes les deux des partiels aujourd'hui, et dire qu'on est stressées est un euphémisme. Elle lève la tête vers moi et me sourit, puis se reconcentre sur sa fiche. J'ai pas vraiment faim mais je me force à manger quelque chose avec mon café, histoire de pas faire un malaise pendant l'épreuve. Louisa va se préparer, et le temps que je mange et regarde les news du jour, elle sort de la salle de bain, enfile une veste et attrape son sac. Elle va vers le couloir pour sortir mais je l'appelle.

- Attend, Lou' !

- Oui ? dit-elle en glissant sa tête dans la pièce.

Je lui fais signe de venir, puis la prend dans mes bras.

- Tu vas sortir un truc de fou, d'accord ? T'es la meuf la plus intelligente que je connaisse, et tu vas réussir. J'ai totalement confiance en toi. D'accord ?

Elle me serre contre elle et je crois pendant une seconde qu'elle va se mettre à pleurer.

- Merci, chérie. Tu vas gérer aussi, j'en suis sûre.

On se sépare, puis elle s'en va. Je me prépare rapidement, puis quitte l'appartement à mon tour. Les partiels se font bien sûr dans une fac pour des raisons évidentes, et vu que je n'y suis jamais allée – et me connaissant – c'est très possible que je me perde. Je préfère partir tôt et arriver en avance, on sait jamais. Après 35 minutes en voiture, j'arrive enfin sur le parking, et je vois un bâtiment sombre avec de longues rangées de fenêtres. Je regarde l'heure, et constate que je suis arrivée avec une demi-heure d'avance, et constate aussi que j'ai un message de ma grand-mère maternelle, Marguerite.

« Bonjour ma chérie, j'espère que tu vas bien. Je te souhaite bonne chance pour tes partiels, je suis sûre que ça va bien se passer. Gros bisous. »

Son message me touche vraiment. Ma grand-mère et moi avons toujours été très proches, et j'allais toujours en vacances chez elle à Nice quand ma mère voulait se débarrasser de moi pour l'été. Ni mes parents ni mon frère ne m'ont envoyé un message, mais je m'y attendais. Ma mère doit considérer que je vais échouer – si jamais elle sait que mes partiels se font aujourd'hui – et mon père ne saurait même pas dire quelles études je fais. Quant à Noah, je ne me rappelle pas la dernière fois qu'il m'a fait un compliment. 

Je profite du temps qu'il me reste pour des révisions de dernière minute. Je sens le stress monter – c'est possible ? – et essaye de respirer à fond. J'envoie un dernier message d'encouragement à Louisa, répond à ma grand-mère, puis il est l'heure d'y aller. Entrant dans la cour de la fac, je suis les panneaux qui indiquent l'amphi où je dois me rendre. Heureusement, je trouve facilement, et prend place dans l'amphi à moitié rempli. Les gens autour de moi ont l'air assez détendus – comment ? – mais je vois quand même certains visages peu rassurés. Les sujets sont distribués et je prie le Dieu des Etudes afin de ne pas trop mal m'en sortir. Après avoir fait un brouillon, je recopie ma dissert, et à ma grande surprise, je finis avec 15 minutes d'avance. Je vais rendre ma copie sur le bureau en bas des gradins, puis sort dans la cour de la fac. Ça fait du bien de prendre l'air. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon téléphone quand je sens un petit papier frôler mes doigts. Je le prends et le sort, observant les chiffres et la lettre – un simple « A. » - inscrits dessus pendant un moment, puis fait quelque chose que je n'aurais jamais pensé faire.

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J'envoie le message, priant pour ne pas passer pour une idiote. Je reste là à cogiter sur une réponse potentielle quand je remarque des étudiants qui marchent vers un autre amphi. Je regarde l'heure, et comprend qu'il est déjà temps d'y aller. Je me dirige vers l'amphi où je suis censée passer mon deuxième partiel. Je n'ai jamais été douée en linguistique – et dieu sait que j'ai essayé de bosser dessus pour essayer de m'améliorer – et je manque d'éclater de rire en voyant les questions du partiel. Je griffonne ce dont je me souviens au brouillon, puis commence à répondre aux questions. J'essaye de faire de mon mieux pour me concentrer mais avoir le visage d'un certain joueur de foot ancré dans mon esprit au lieu de mes cours de linguistique m'aide pas vraiment, bordel. Je soupire, et quand je lève la tête pour boire un peu d'eau, voir les autres étudiants faire de longues réponses me donne envie de hurler. Au bout d'une bonne heure, je finis par abandonner, et rend ma copie. Je marche à grands pas vers la sortie, et j'ai à peine un pied dehors que je sors déjà mon téléphone. J'hésite à l'allumer pour voir s'il a répondu, et reste plantée devant un écran noir. Oh et puis merde. Je l'allume et voit que j'ai deux messages. Le premier vient de ma mère qui m'ordonne de travailler ce week-end. Le deuxième vient du contact que j'ai enregistré juste avant le partiel.

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Je saute sur place et pousse un petit cri de joie sans m'en rendre compte avant de vérifier autour de moi que personne ne m'a vue. C'est le genre de comportement que ma mère déteste. Je reçois un message de Louisa qui me dit qu'elle m'attend devant l'entrée de la fac, et je la rejoins. Je la reconnais de loin et m'approche d'elle.

- Oh mon dieu, Gaby, c'était l'enfer ! s'exclame-t-elle. Je sais même pas comment le prof a pu penser à ce genre de questions, c'est vraiment un gros con - Qu'est-ce que t'as à sourire comme ça ? Non, attends, reprend-t-elle avant que je ne puisse répondre, on va se trouver un endroit où manger, tu me raconteras là-bas.

- D'accord.

On trouve facilement un petit snack où s'installer, on passe commande, puis Louisa se penche vers moi, l'œil curieux.

- Alors, qu'est-ce que c'est que ce sourire idiot sur ton visage ? demande-t-elle vivement.

Sans répondre, je sors mon téléphone, ouvre la conversation avec Antoine et le pose devant elle. Elle l'observe, les sourcils froncés, puis relève la tête vers moi, choquée.

- Mais nan !

- Si.

- Tu t'es enfin décidée à bouger ton cul, dit-elle avec un petit rire satisfait. Comment ça se fait ?

- Je sais pas, je réponds honnêtement. J'ai trouvé son numéro dans mon sac, et je l'ai fait sans réfléchir.

- T'as eu raison. Qu'est-ce que t'attend pour lui répondre, vas-y !

Je réponds à Antoine que je suis libre jeudi soir – vu que je n'ai pas de partiel le vendredi, un vrai miracle – si ça lui va. Le serveur nous apporte nos assiettes quand je reçois une réponse. Bordel, il bosse pas, ce garçon ? Antoine me répond que jeudi est « parfait », et qu'il a hâte d'y être. Je montre le message à Louisa, qui jubile.

- Il est grave à fond sur toi, dit-elle. Et si tu me dis qu'il est juste poli, je te jure que je te poignarde ici-même.

- Je dirais rien, alors.

On rit un peu, puis Louisa me regarde soudain d'un air sérieux.

- T'as un date.

- J'ai une date, je répète, les yeux fixés dans le vide.

J'ai un date. 

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant