Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]

Chapitre 29

PDV Gabrielle

N'ayant que peu de raisons d'être fatiguée, je dors mal la nuit qui suit. Je suis réveillée très tôt – le soleil commence tout juste à se lever – alors l'attente semble interminable. Comme Emilien me l'a demandé, j'écrit sur un papier tous les souvenirs que j'ai de mon agression, et en fin de matinée, je descends tout de même manger dans le restaurant de l'hôtel avec les filles mais peine à finir mon assiette. L'heure de mon rendez-vous arrive enfin et je préviens les filles que je serai absente un moment. La feuille où sont écrit mes souvenirs dans mon sac, je me rends à pied à l'hôtel des Bleus, où Antoine m'attend déjà près de l'entrée. Le voir détendu et calme me fait réaliser qu'il faut que je me détende aussi. Je vais parler à un détective qui va peut-être m'aider, je vais pas confesser un meurtre à la police.

Je l'embrasse rapidement et il serre doucement ma main tandis qu'on se dirige vers une salle de repos où sont déjà présents Emilien et à côté une femme que je ne connais pas, tous deux assis dans des petits fauteuils. Je salue rapidement Emilien, qui semble légèrement plus détendu que la dernière fois, avant de me tourner inconsciemment vers la femme à côté de lui. À peine plus âgée que moi, elle a de longs cheveux noirs raides extrêmement bien coiffés qui tombent sur les côtes, et porte un tailleur gris et des hauts talons. Je pense pendant un instant qu'elle est la fameuse copine d'Emilien, celle que les garçons ne connaissent pas, jusqu'au moment où elle se lève et me tend une main à serrer.

- Mlle Darian, enchantée de vous rencontrer, lance-elle d'une voix calme avec un grand sourire confiant. Je suis Olympe Martin, détective privé.

Oh.

Pourtant, Emilien avait bien parlé d'« un » détective privé, non ? Je reviens sur Terre et lui serre la main.

- Enchantée aussi. Merci de vous être déplacée jusqu'ici.

Elle rit, apparemment grandement amusée, et pose même une main aux ongles couverts d'un vernis rouge sur sa poitrine.

- Ma chère, si seulement vous saviez où mon travail m'a amenée...Mais, je vous en prie, mettez-vous à l'aise et appelez-moi Olympe. Nous avons beaucoup de choses à discuter, n'est-ce pas ?

Antoine et moi nous asseyons dans les fauteuils de l'autre côté de la table basse noire, et Olympe s'empare du calepin et du stylo qui étaient posés dessus après s'être rassise.

- Bien. Commençons par vous, Mlle Darian...

- Appelez-moi Gaby.

Elle me sourit puis pose ses yeux sur son capelin. Elle me pose d'abord des questions basiques sur mon agression – jour, heure et lieu de l'endroit – et demande à Antoine s'il confirme l'heure. Celui-ci, un peu surpris d'être sollicité aussi tôt, approuve de la tête. Elle prend rapidement des notes, et même moi qui écrit assez vite, je suis impressionnée.

- Bien. Maintenant, pouvez-vous, s'il vous plaît, me parler de votre agression ? Avec le plus de détails possible. Prenez votre temps.

J'explique qu'Antoine et moi étions sortis de la salle de réception et que j'ai soudain crû apercevoir quelqu'un qui nous observait, et qu'Antoine est allé voir. Olympe, qui prenait des notes au fur et à mesure des notes rapides, concentrée, lève soudain ses yeux d'un bleu clair vers moi, son stylo s'immobilisant un instant sur sa feuille, avant de se tourner vers Antoine.

- Mr Griezmann, pourriez-vous me dire ce que vous avez vu quand vous êtes allé voir ?

- Rien, répond mon petit-ami. Il n'y avait personne, ni aucune trace de qui que ce soit.