Chapitre 28

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PDV Gabrielle

Les jours passent, entre les visites de la ville et l'attente du début de la compétition pour les Bleus face à l'Australie. Celui-ci arrive assez vite, et le jour J, les filles et moi, toutes vêtues du maillot de nos amoureux respectifs, allons manger rapidement avant d'aller au stade. Une fois arrivées, on s'installe dans les gradins qui se remplissent peu à peu et Marine et moi aidons les filles à occuper les enfants, qui portent eux aussi le maillot de leurs papas, en attendant que le match commence. Assis non loin de nous dans la tribune réservée aux proches des joueurs, je remarque un jeune homme un peu plus âgé que moi avec le maillot d'Emilien – peut-être l'ami qui travaille ici dont il nous a parlé quand Antoine et moi l'avons vu. L'ambiance est plutôt bonne, et les joueurs entrent enfin sur le terrain, provoquant des petits élans de joie chez les enfants qui sont ravis d'apercevoir leurs pères même de loin. Je sors tout de suite mon téléphone pour prendre des photos afin d'avoir des souvenirs – et aussi pour les envoyer à Louisa. On chante de bon cœur notre hymne puis le match commence enfin. Les deux équipes ont beaucoup d'occasions dès le début, notamment Antoine et Kylian, mais rien ne rentre. Après une bonne demi-heure de jeu, il y a de la tension dans l'air après un gros tacle d'un joueur australien sur Emilien. Je m'attends à ce que ce dernier s'énerve mais, tout de même agacé, il se relève et hoche rapidement la tête quand l'arbitre lui demande s'il va bien. Plus tard, c'est à son tour de commettre une faute sur un adversaire, mais Emilien aide l'australien à se relever et lui tape rapidement dans le dos pour s'excuser. L'arbitre siffle la fin de la première mi-temps, et les enfants ont droit à des bonbons.

La deuxième mi-temps commence, et une dizaine de minutes plus tard, Paul lance une montée du terrain des Bleus avant de passer la balle à Kylian, qui, rattrapé par un Australien, fait une passe rapide à Antoine, qui est lui-même grossièrement taclé et s'effondre la pelouse. Un « Oh ! » de surprise suivi de protestations s'élèvent dans le stade – et de mes lèvres –, et les Bleus lèvent les bras pour dénoncer le geste. Je suis tout de suite inquiète pour Antoine, mais il se relève rapidement avec l'aide de Paul. L'arbitre hésite longuement puis va consulter la VAR. Un pénalty est finalement décidé, et c'est Antoine qui s'élance. Il tire avec force tout à droite des cages, si rapidement que le gardien n'a pas le temps de faire le moindre mouvement. Des cris de joie s'élèvent parmi les supporters français, et, un grand sourire sur les lèvres, je ne suis pas en reste pour applaudir mon petit-ami. À côté de moi, les filles, applaudissant elles aussi, me lancent des regards taquins. Ousmane, Paul et Corentin viennent rapidement célébrer avec Antoine et même Emilien vient lui taper dans le dos. Plus tard, il y a un coup-franc, la balle sort du terrain mais les joueurs australiens près des cages d'Hugo lèvent tout de suite les bras, réclamant une main. Elle est accordée – on souffle fort – et un pénalty est décrété. Je croise fort les doigts pour que l'australien le rate mais il réussit à tromper notre capitaine.

- Oh non, s'exclame l'une des filles de Jennifer et Olivier.

- Ne t'en fais pas, chérie, répond cette dernière, on peut toujours gagner.

Il ne reste alors que neuf minutes à jouer, et Paul se poste devant les cages adverses et tente sa chance. On hésite pendant quelques instants pour savoir si elle est rentrée, et malgré les protestations des australiens, le but est considéré comme valide par l'arbitre. Celui-ci siffle bientôt la fin de la rencontre, et je souris aux filles avec satisfaction, ravie de la victoire de nos joueurs et surtout du but d'Antoine. C'est son premier dans cette Coupe du Monde, et la fierté m'envahit. Espérons que ce sera pas le seul. Les gradins se vident rapidement autour de nous – il fait beau et chaud cet après-midi-là, alors les gens veulent sûrement en profiter pour visiter les environs – et après un moment, on rejoint les garçons. En voyant Antoine la joie et la fierté augment et sans réfléchir je lui saute presque dessus pour le serrer contre moi.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant