Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]

Chapitre 25

PDV Gabrielle

Si notre maison est confortable, celle où Louisa a grandi l'est encore plus. Trois étages, des bosquets parfaitement taillés autour de la porte d'entrée, de grandes fenêtres et au moins deux hectares de terrain parfaitement entretenus tout autour. Typiquement le genre de maison dont ma mère rêve. J'arrive devant le grand portail noir et annonce à l'interphone la raison de ma venue. Je me gare dans l'allée et le majordome de la famille me fait entrer.

- Bonjour, Mademoiselle Gabrielle.

- Bonjour, Hector.

Je m'apprête à lui demander où est Louisa quand une silhouette apparait en haut des escaliers.

- Gabrielle ! Quelle joie de te voir. Tes parents vont bien ?

Apolline Honorin a les mêmes cheveux bruns frisés et le même teint hâlé que ses filles, mais est moins belle qu'elles. Elle descend les marches en pierres blanches d'un pas mal assuré, ses talons hauts résonnants derrière elle, et elle boit une gorgée du verre qu'elle tient à la main. Elle vient m'embrasser sur la joue, son haleine puant l'alcool, et m'observe.

- Tu es si jolie. Ta mère a vraiment de la chance d'avoir une fille comme toi...

Mal à l'aise, je me demande quoi répondre quand Louisa arrive à son tour, tenant déjà son sac à main, et lâche un gros soupir.

- Laisse-la tranquille.

Elle vient se placer à côté de moi et me lance un regard reconnaissant.

- Merci d'être venue me chercher, Gaby.

- De rien, bestie.

- Viens, marmonne-t-elle pour que je sois la seule à l'entendre, avant que je fasse quelque chose qui va me faire passer trente ans en prison.

Elle me prend par le bras, salue le majordome, et m'entraine dehors avant que sa mère ne puisse dire quoique ce soit. Sur le trajet, Louisa m'explique que ses parents ont essayé de la convaincre d'intégrer l'entreprise familiale ou de devenir architecte, comme Tatiana. Louisa a refusé et a pris la défense de son aînée, et une dispute a suivi.

- Et toi comment, c'était avec les gars ? demande-t-elle, et je réalise qu'elle souhaite changer de sujet.

- Comme d'habitude. Ils partent très bientôt pour la Coupe du Monde.

- Oh, réponds Louisa d'un ton attristé. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. Ça va faire long, sans eux.

- Eh bien, justement.

Louisa me regarde en fronçant le sourcils.

- Antoine m'a proposé de partir avec eux. Enfin, pas avec eux, mais bon, d'aller en Russie aller assister aux matchs, et tout.

- Wow ! Gaby, j'espère que tu lui as dit oui.

- Oui, j'ai dit que j'irai, dis-je hochant la tête. Mais il faut que tu t'attendes à ce que ton Benjamin te le demande aussi.

Mon amie reste silencieuse, songeuse.

- J'ai le boulot. Je viens de commencer, je me vois pas demander des vacances tout de suite.

- Oh, ça dérangera pas ma mère. Je peux toujours lui demander pour toi, si tu veux.

- C'est pas ça...Je pourrais venir plus tard, mais pour l'instant je pense rester.