Chapitre 23

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PDV Gabrielle

- Votre lèvre n'est pas ouverte, dit l'infirmière en désinfectant ma lèvre, mais elle est sacrement fendillée.

Je la remercie et elle me lance un sourire amical avant que je ne sorte de l'infirmerie. Je retrouve Louisa et la plupart des garçons dans le salon. Ils sont quasiment tous assis sur les différents canapés mais je vois Antoine debout avec un visage fermé, accolé au mur et regardant par la fenêtre, aussi immobile qu'une statue.

- Alors ? demande Louisa.

Je vois sur son visage qu'elle est inquiète, comme toujours.

- Je n'ai rien, je la rassure avec un sourire.

Elle ne dit rien, mais c'est évident qu'elle n'est pas convaincue. Benjamin pose une main sur la sienne pour la rassurer, et elle se détend enfin.

- Je veux pas être malpoli ni rien, me lance Corentin, mais est-ce que ton frère serait pas, à tout hasard hein, un sacré connard ?

Sa phrase déclenche quelques gloussements parmi ses coéquipiers et j'ai moi-même un sourire qui devient rapidement un peu douloureux.

- D'ailleurs, reprend Olivier, comment il a su que t'étais là ?

Je me sens rougir et baisse la tête, embarrassée.

- Ce matin, ma mère m'a appelée. Elle voulait qu'on se voie mais je lui dit que Louisa et moi venions ici. Elle l'a sûrement dit à Noah, qui a décidé de venir ici.

- Eh bien, reprend Adil d'une voix sérieuse, si tu veux qu'on lui parle du pays, n'hésite pas, sœurette.

Je le remercie d'un sourire, effrayée à l'idée que les Bleus ne donnent « une leçon » à mon frère.

- On va y aller, je lance principalement pour Louisa.

À ce moment-là, Antoine a comme un sursaut et marche lentement vers moi. Je m'attends à ce qu'il me demande de rester, mais il reste silencieux, et c'est Thomas et Blaise qui proposent que Louisa et moi restions dîner avec eux. On refuse poliment, et disons au revoir à tout le monde. Une fois la chose faite, Didier Deschamps s'approche de moi et pose une main paternelle sur mon épaule.

- Je suis vraiment désolée de ce qui s'est passé, je lui dis, honteuse. Je comprends pas pourquoi Noah est venu ici.

- Ce n'est pas ta faute, ma grande, dit-il avec douceur. Toi et Louisa, vous êtes toujours la bienvenue au château.

Sa gentillesse me touche plus que je ne le saurais le dire. Antoine me raccompagne vers la sortie tandis que Benjamin dit au revoir à Louisa. Une fois seule avec l'attaquant, je me mets sans m'en apercevoir à l'inspecter pour voir si Noah ne l'a pas frappé lui aussi. Mais son visage est intact, et il n'a pas l'air d'avoir mal quelque part.

- Je suis désolée, je répète.

- C'était la première fois ? demande-t-il tout à coup d'une voix dure.

Prise de court, je fronce les sourcils.

- La première fois ?

- Qu'il te frappait, répond Antoine.

C'est à mon tour de rester silencieuse, et Antoine me fixe pour me pousser à lui répondre.

- Non.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant