Chapitre 20

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PDV Gabrielle

C'est respectivement joyeuse et fatiguée que Louisa et moi entrons dans notre appartement sombre et silencieux, et je m'arrête soudainement, pensant pendant une seconde que l'homme qui a essayé de m'enlever est peut-être tapi dans la pénombre, voulant retenter sa chance. Mais Louisa allume rapidement la lumière, ne révélant qu'un couloir semblable à d'habitude et un salon rempli uniquement de meubles évidemment immobiles. Je me détends rapidement, tandis que Louisa enlève ses chaussures à talons.

- Tu sais, lance-t-elle, ton père a été grave sympa avec Antoine, ils se sont très bien entendus. Ton père a l'air de s'y connaître en foot, d'ailleurs. Je savais pas.

- Moi non plus, je réponds.

Je suis au moins contente qu'ils s'entendent bien, même si le contraire aurait franchement été étonnant. Mon père n'a peut-être pas été présent pour Noah et moi, mais je défendrais toujours le fait que c'est quelqu'un de travailleur et d'honnête – contrairement, par exemple, au père de Louisa. Il a bon cœur – ce qui a mené à la création de l'entreprise – et c'est rare qu'il ne s'entende pas avec quelqu'un. On pourrait penser à première vue que ma mère est travailleuse elle aussi, quand on voit tout ce qu'elle fait au bureau, mais chez elle il s'agit plus d'une soif de pouvoir et de contrôle qu'une réelle envie de travailler et d'envie d'aider les autres.

Au moment où on entre dans le salon, nos téléphones vibrent en même temps. Louisa prend le sien et un sourire naît sur ses lèvres, le même qu'elle a eu quasiment toute la soirée.

- C'est Ben, dit-elle, gênée. Il me souhaite une bonne nuit. Bon sang, si c'était dans un livre ou un film, je trouverais ça vraiment kitch, ajoute-t-elle en secouant la tête.

- Ça a l'air d'avancer entre vous.

- Juste avant que toi et Antoine reveniez dans la salle, il m'a dit qu'il aimerait vraiment me revoir.

- C'est génial, je dis avec sincérité en souriant.

J'ouvre mon propre message, qui vient d'Antoine.

Tu es sûre que ça va ? Appelle-moi si besoin. À n'importe quelle heure.

J'apprécie le concept, mais je doute qu'il apprécie et réponde si je l'appelle à deux heures du matin. Un peu amusée, je tape une réponse.

Oui, tout va bien. J'étais heureuse de te voir malgré ce qui s'est passé. Merci d'être venu, ça compte pour moi.

Un nouveau message apparait au bout de seulement quelques secondes.

Moi aussi j'ai été heureux de te voir malgré tout. À bientôt au château, princesse <3

Il est têtu, le garçon.

Avec plaisir, petit prince <3

*-*

La nuit est très sombre, et le froid traverse mon corps. Je n'ai aucune veste pour me réchauffer, et ce n'est pas la robe vaporeuse magnifique mais très légère que je porte qui va m'empêcher d'être gelée.

Est-ce normal qu'il fasse aussi froid ?

Je frotte mes bras nus pour me réchauffer, en vain. Je regarde autour de moi, mais il n'y a rien. Juste un genre de prairie dont l'herbe courte me coupe les pieds et les chevilles à chaque seconde de je passe à la toucher, et tout autour une forêt si noire qu'on distingue à peine les arbres qui la constituent. Je suis au milieu de nulle part, pourtant j'entends de la musique douce, parfaite pour danser un slow, et des rires mais j'ai beau me retourner dans tous les sens et regarder tout autour de moi, il n'y a rien qui m'indique d'où ça vient.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant