Chapitre 1

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Paris, 2018.

- Allez, Gaby, on va être en retard ! me lança joyeusement ma meilleure amie depuis le salon.

- Oui, oui, j'arrive !

Je ne sais pas pourquoi Louisa est si excitée, elle déteste les galas presque autant que moi. Si je passe autant de temps à me préparer, ce n'était pas pour me pomponner, mais parce que je préfèrerais largement rester ici à la maison, et de toute façon je passe plus de temps à soupirer qu'à me maquiller, me coiffer, et tout ce qui va avec. Je termine mon maquillage – léger, juste un peu de poudre, du mascara et du rouge à lèvres – et une fois satisfaite, je rajuste une mèche de cheveux couleur chocolat derrière mon oreille. Quitte à passer une soirée pourrie, autant être classe. Je sors de la petite salle de bain de l'appartement que Louisa et moi partageons depuis maintenant deux ans et je la retrouve dans le salon. Vêtue d'une longue robe verte à paillettes qui met en valeur son teint halé, et ses cheveux bruns frisés noués dans un chignon haut, elle est vraiment magnifique, et je lui fis savoir.

- T'es grave belle, Lou'.

Moi, j'avais choisi une robe bordeaux, également longue, avec de fines manches.

Pour les cheveux, je m'étais contentée de les mettre sur le côté et de les onduler

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Pour les cheveux, je m'étais contentée de les mettre sur le côté et de les onduler. Je n'avais personne à impressionner, et en plus, j'étais pour une fois contente du résultat.

- Aw, toi aussi. La voiture de ta mère ne va pas tarder, non ?

- Effectivement, répondis-je en jetant un coup d'œil à mon téléphone, qui afficha soudain un nouveau message. Ah tiens, elle est en bas, le timing est parfait.

On pouvait faire confiance à ma mère pour que tout soit réglé au millimètre près.

- Let's go.

On prend nos sacs, et après avoir enfilé des talons hauts qui me vont très certainement me donner des ampoules, on descend en bas de l'immeuble, où la voiture que ma mère nous a envoyé – elle pense encore que je ne sais pas conduire – nous attendait, et le fidèle chauffeur de la famille, Jérôme, nous salue d'un sourire et d'un signe de tête avant de nous ouvrir la porte.

- Bonsoir, Jérôme.

- Bonsoir, mesdemoiselles. Si vous voulez bien...

Louisa monte dans la voiture, et après avoir vérifié que personne ne nous avait vues, je l'imite.

- C'est bon, Gabrielle, personne ne traîne dans le quartier à cette heure-ci, dit-elle en levant les yeux au ciel.

Je n'avais pas honte de mes origines, ni de quoi que ce soit dans ma vie, mais je détestais l'image de « petite gosse de riches » qu'on m'avait collée sur le dos depuis que j'avais dix-sept ans. Le quartier, très calme, était uniquement habité par des gens riches, soyons honnêtes, mais j'avais deviné avec le temps – et les regards pas franchement gentils – que j'étais probablement la plus riche du quartier. Je n'en étais pas fière du tout, et franchement, si je pouvais changer ça, je le ferais sans hésiter. Louisa et moi parlons pendant tout le trajet, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'admirer Paris à travers la fenêtre. J'y étais née, j'y avais grandi et je n'avais jamais vécu nulle part ailleurs, mais je ne m'en lassais jamais.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant