Chapitre 17

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Quand on entre dans le salon silencieux de notre appartement, Louisa me force à m'assoir sur le canapé avant se diriger vers un placard de la cuisine d'où elle sort un paquet de bonbons. Elle revient s'assoir près de moi, ouvre le paquet et me le tend.

- D'où tu sors ça ? je lui demande, un peu amusée.

- Du placard.

- Très drôle, je réplique.

- Quand tu es allée voir ton footeux, explique-t-elle, je suis allée me promener. Je suis allée au magasin pour acheter de l'eau, et je suis tombée dessus. Ils m'appelaient, je te jure.

Amusée, je secoue la tête et pioche un bonbon dans le paquet même si je n'ai pas faim du tout. Louisa le pose entre nous, puis se tourne ensuite vers moi, un air à la fois sérieux et doux sur son visage hâlé.

- Allez, dis-moi tout. Qu'est-ce que ta mère t'as dit ?

Je me concentre, essayant de trouver les mots.

- Quand je suis montée dans le bureau de ma mère ce matin, elle m'a traitée comme d'habitude. Quand elle a vu la liste que j'avais fait, elle m'a dit que j'étais idiote, que j'étais insensible à ses enseignements, et que seul Noah était suffisamment intelligent.

- Oh, Gaby, tu sais que ce n'est pas vrai. Tu es bien plus intelligente que ton abruti de frère, dit doucement Louisa. Et tu es tellement gentille et tu as un grand cœur, et c'est bien plus important.

- C'est gentil.

Louisa me lance un petit sourire et un regard rempli de compassion, m'encourageant à continuer.

- Dans l'après-midi, je continue, j'allais y retourner mais juste avant ça, elle m'a fait demander si je pouvais monter la voir.

- « Demander » ? répète Louisa, surprise.

- Alors j'y suis allée, sauf que Noah était là. Ma mère lui criait dessus.

Elle fronce les sourcils, encore plus surprise.

- À propos de quoi ?

- Aucune idée, je réponds. Mais elle lui a crié de sortir, et il est parti sans même me regarder.

Je lui raconte ensuite la soudaine « gentillesse » de ma mère à mon égard, et au fil de mon récit les yeux de Louisa s'écarquillent, aussi surprise que je ne le suis. Je finis par lui dire l'opinion de ma mère sur la relation que j'ai avec Antoine, et Louisa reste bouche bée.

- Elle pense que tu l'utilises ? répète-t-elle quand j'ai terminé.

- Exactement, je dis, et elle compte sur son argent si jamais l'entreprise venait à faire faillite. Pour elle, j'ai pêché le gros poisson, et je n'ai pas intérêt à le lâcher.

- C'est fou.

- Tu connais pas la suite, je dis avec un petit rire sans joie.

Louisa me regarde, visiblement surprise que l'histoire ne s'arrête pas là.

- Elle m'a conseillée – et tu sais que chez elle, c'est en fait un ordre – de faire en sorte de tomber enceinte afin qu'Antoine soit obligé, selon elle, de rester avec moi.

Louisa laisse tomber sur ses genoux le bonbon qu'elle allait manger, me regardant d'un air choqué.

- Jure.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant