Chapitre 24

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PDV Gabrielle

Il exagère. Franchement, je me dis tandis que j'entre dans le château – seule, car Louisa travaille aujourd'hui. À peine entrée, j'entends des conversations, des rires, dont un petit rire enfantin presque familier. J'entre dans le salon où je vois certains des joueurs mais aussi Helena, qui se tourne vers moi en m'adressant un grand sourire, ses cheveux blonds coiffés en une queue de cheval.

- Ils ont enfin accepté que tu viennes ? je plaisante en allant vers elle.

- Sans que je sache pourquoi, répond-elle avant de m'étreindre. Kylian me l'a proposé juste après que je ne quitte ton appartement, mais je n'ai pas pu venir avant aujourd'hui. Je voulais laisser Baptiste chez ma mère mais il voulait vraiment voir Kylian.

Assis à côté d'elle, l'intéressé tient le bambin dans ses bras, le faisant rire et gigoter un peu avec des chatouilles. Les Bleus viennent me dire bonjour un par un, et toujours aucune trace d'Antoine. Je m'apprête à demander à Ousmane où il est quand je sens un doigt frotter ma nuque. Je sursaute et fait un pas en avant, et en me retournant je m'attend à voir Antoine, mais à la place de cheveux châtains et de yeux bleus chaleureux, ce sont des cheveux blonds et des yeux d'un bleu froid que j'ai devant moi.

- Désolé, rit Emilien, je voulais pas te faire peur.

Alors je préfère pas imaginer ce qu'il aurait fait s'il avait vraiment voulu me faire peur.

- C'est rien.

- T'as vu Grizou ? demande Thomas à Emilien, devinant pourquoi je suis là.

- Non, répond le blond en haussant les épaules, l'air complétement désintéressé.

- Laisse-moi faire, lance Corentin d'un ton serein. ANTOINE !

Son hurlement fait sursauter tout le monde, et Olivier murmure un juron dans sa barbe.

- T'es pas bien, toi, marmonne Hugo avec un soupir en secouant la tête d'un air fatigué.

Malgré tout, le hurlement a l'effet escompté, car quelques secondes plus tard on entend quelqu'un descendre les escaliers. Antoine apparait enfin, et pendant une seconde je crains qu'il ne soit aussi froid que la dernière fois, mais il me lance un grand sourire et pose ses mains sur mes joues pour m'embrasser doucement, pensant sûrement que ma lèvre me fait encore mal. Son regard se pose sur ma lèvre et sa main gauche reste sur ma joue.

- T'as pas trop mal ? demande-t-il.

- Non, du tout.

Il hoche doucement la tête et retire sa main de ma joue avant de poursuivre.

- Louisa est pas là ?

À l'intonation de sa voix, j'ai comme l'impression qu'il connait déjà la réponse.

- Non, elle travaillait aujourd'hui. Elle l'a dit à Benjamin.

- Ah, oui, c'est vrai qu'il m'en avait parlé. On va faire un tour ?

*-*

- Tu en a parlé à tes parents ?

- De quoi ?

On est tous les deux allongés à l'ombre des arbres sur une grande couverture étendue à même le sol, mon dos collé contre son torse? ses mains entourant ma taille et mes mains sur les siennes.

- Eh bien, de ce que ton frère a fait, répond Antoine.

- Antoine, c'était qu'une gifle. Je suis pas en sucre.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant