Chapitre 27

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PDV Gabrielle

On monte les escaliers, et dès qu'on arrive en haut de ces derniers, une silhouette toute proche collée contre le mur me fait sursauter et je retiens un cri.

- Pardon, fait Emilien. Je voulais pas te faire peur.

- T'es rentré ? lui demande Antoine. Je t'ai pas vu en descendant.

- Il y a cinq minutes à peine. On a dû se manquer de peu, répond le blond. J'étais allé voir une amie à moi qui est russe, ajoute-t-il pour m'expliquer. Elle s'est cassé la jambe, alors elle est à l'hôpital.

- Eh bien, c'est... gentil de ta part.

Je fais de mon mieux pour être polie et naturelle mais, pour une raison qui m'échappe, quelque chose chez Emilien me fait mal à l'aise. Je l'observe, mais il n'a pas l'air différent des autres fois où je l'ai vu – y compris la fois où il a passé sa main sur ma nuque, ce qui était trop bizarre. Il a toujours les mêmes cheveux blonds, le même teint pâle et fatigué et les mêmes yeux marrons.

- Tu attends quelqu'un ? demande Antoine. Qu'est-ce que tu fous, à roder dans le hall comme ça ?

- C'est évident, frérot, lance son coéquipier en riant, j'attendais ta copine.

Antoine rit aussi, mais je devine que c'est uniquement par politesse, tout comme le sourire que je me force à faire apparaître.

- Je plaisante, ajoute Emilien en passant une main dans ses cheveux. J'attends un autre pote qui vit ici pour son travail.

- D'accord, répond Antoine. Bah, attends bien.

Il m'entraine dans le couloir, et Emilien agite sa main pour nous saluer. Je lui rends un signe de tête poli mais je remarque soudain une forme – une bague – sur l'un de ses doigts. Le bijou est noir et je retiens un cri de surprise.

Je sens mon cœur accélérer et la panique est décuplée quand une main saisit avec force mes cheveux, me faisant me pencher en arrière. Je manque de crier et essaye de me débattre, réussissant à me tourner vers lui. Le visage de mon agresseur est caché par une capuche mais sa haute silhouette à la fois large et mince m'indique que c'est un homme, et je peux voir une bague noire sur l'un de ses longs doigts fins. Il essaye à présent de me tirer vers lui – est-ce qu'on appelle ça une tentative d'enlèvement dans le milieu ?

Mon agresseur avait une bague noire, lui-aussi.

On atteint enfin la chambre d'Antoine, qu'on ne peut pas manquer puisqu'il y a une grande photo de lui et son nom joliment écrit sur la porte. Elle est légèrement plus grande que la mienne, tout aussi jolie mais plus confortable.

- Voilà mon royaume, lance Antoine d'une voix enjouée en faisant un tour sur lui-même pour me présenter la pièce.

- C'est très joli, je réponds distraitement en hochant vaguement la tête. Dis, Antoine ?

Il se tourne vers moi, m'invitant à poursuivre.

- Emilien, il a...Tu as vu qu'il portait une bague ?

- Euh...Oui, peut-être, maintenant que tu en parles. Pourquoi ?

- Tu sais s'il l'a depuis longtemps ?

Surpris, Antoine réfléchis un instant puis hausse les épaules.

- J'en sais rien. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Elle est noire, je dis. Comme celle de l'homme qui m'a agressée au gala. Et tu te souviens ? Il s'est lui aussi fait agresser à Clairefontaine et le type portait une bague noire.

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant