Chapitre 19

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PDV Gabrielle

Je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser, et tandis que mes bras s'enroulent autour de son cou, les siens se placent autour de ma taille puis dans mon dos, me rapprochant encore plus de lui. J'avais cru que la sensation de vertige disparaitrait avec le temps, mais quand Antoine m'embrasse comme ça, avec autant de passion que de tendresse, elle revient en courant, accompagnée par des papillons dans le ventre et un cœur menaçant de sortir de ma poitrine. Après un moment qui aurait pu durer dix minutes comme une heure, nos lèvres se séparent et on échange un sourire en même temps. Mais je vois tout à coup, à une centaine de mètres derrière lui, quelque chose bouger dans un buisson dont on distingue à peine la forme dans la nuit.

- Antoine, je murmure, les yeux toujours tournés vers le buisson maintenant immobile.

- Hum ?

- Je crois qu'on nous observe.

Antoine suit mon regard et tourne doucement la tête. Après quelques secondes, ses bras lâchent lentement ma taille et il marche doucement en direction du buisson, tandis que je reste debout sans pouvoir bouger à le regarder, surprise qu'il m'ait crue sans hésitation. Je vois sa silhouette disparaître dans l'obscurité au fur et à mesure qu'il approche du buisson, et je sens la panique m'envahir quand je ne le vois plus. Ma soudaine solitude dans la nuit noire et fraiche ne me rassure pas du tout – je n'ai pas peur du noir, mais être seule dans la nuit noire, c'est autre chose – et je m'apprête à aller rejoindre Antoine quand j'entends des bruits de pas se rapprochant. Je me dis que c'est Antoine qui revient quand je réalise que les bruits de pas viennent de ma gauche alors qu'Antoine est parti droit devant moi, légèrement vers la droite. Je sens mon cœur accélérer et la panique est décuplée quand une main saisit avec force mes cheveux, me faisant me pencher en arrière. Je manque de crier et essaye de me débattre, réussissant à me tourner vers lui. Le visage de mon agresseur est caché par une capuche mais sa haute silhouette à la fois large et mince m'indique que c'est un homme, et je peux voir une bague noire sur l'un de ses longs doigts fins. Il essaye à présent de me tirer vers lui – est-ce qu'on appelle ça une tentative d'enlèvement dans le milieu ? – mais je réussis par je ne sais quel miracle à me détacher et l'agresseur me relâche et il disparait précipitamment dans la nuit au moment même où des bruits de pas accélérés et une voix résonnent derrière moi.

- Gaby ?

Le cœur battant à tout rompre – toujours de peur – je refais un tour sur moi-même sans vraiment m'en rendre compte pour faire face à Antoine, qui revient dans ma direction.

- Personne, dit-il. Je suis allé jusqu'au parking, et j'y ai vu une voiture noire qui n'était pas là quand Ben et moi sommes arrivés. Je suis sûr de l'avoir déjà vue quelque part... Mais bon, c'est sûrement une coïncidence ou simplement une impression de déjà-vu.

J'hoche la tête. Si je n'avais pas été agressée j'aurais été d'accord avec lui sur le fait que la présence de la voiture est soit peut-être une coïncidence ou une simple impression de déjà-vu – même si l'expression de son visage me dit qu'il n'est pas entièrement convaincu par sa propre théorie.

- Il y avait quelqu'un, je lui dis, la voix un peu tremblante.

Le froid de la nuit, jusque là tolérable et effacé par le baiser d'Antoine, revient tout d'un coup, à tel point que je me mets à trembler encore plus. Antoine me regarde sans comprendre.

- Je l'ai entendu arriver, je continue, et il m'a attrapée par les cheveux...Il a essayé de m'attraper. Je n'ai pas vu son visage, il avait une capuche...

Losing Game - Tome 1 [Antoine Griezmann]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant