Glace

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Tractions, pompes, abdominaux.

Toilette. Pâte dans les cheveux.

Puis attendre.

Jet se posa sur sa chaise, un peu perdu. Il fixa l'extérieur. De l'herbe, des cailloux. Une botte de paille.

Elle va venir, fit Monsieur le chien.

— Qui ça ? répondit Jet.

Ma patte dans ta gueule ! Téo, espèce de débile. Elle a dit qu'elle reviendrait après son épreuve.

Jet l'attendait avec impatience, et il ne tenta pas de le nier. Il regrettait de n'avoir pas été là quand elle était passé plus tôt dans la journée.

— J'espère qu'elle l'a réussie, souffla-t-il.

Le chien ne répondit pas. Le soleil était encore haut dans le ciel. Téo n'arriverait sûrement que dans quelques heures. Jet ôta une nouvelle fois sa chemise et entreprit de faire quelques exercices supplémentaires.

Tractions, pompes, abdominaux.

Toilette. Pâte dans les cheveux.

Il alla chercher sa bourse et la remplit avec quelques-unes des pièces cachées dans son vase à pièces. Puis il la vida, les recompta, et l'emplit à nouveau.

— Faut qu'on fasse des courses avant la prochaine mission.

Et... ?

— Fais-moi y penser quand on rentrera.

Je sais pas si tu as remarqué, mais je suis pas une saloperie de liste de courses. J'suis un chien.

— Les chiens ça parle pas, lui fit remarquer Jet.

Ouais, ça fait "waf", pas "n'oublie pas de passer chez l'armurier".

— Mmh, j'devrais peut-être...

Monsieur le chien fit "waf".

Jet se retourna. Téo s'approchait de la maison. Démarche joyeuse, cheveux blonds virevoltant, sourire à tomber à la renverse. Son cœur se serra.

Elle franchit le seuil de la porte et illumina la pièce. Téo prit à peine le temps de le saluer. Elle se baissa pour attraper Monsieur le chien et le prit dans ses bras. Le chien ronronna.

— Ça ronronne pas, un chien, grommela Jet.

— J'lai eu, Jet ! exulta la jeune fille. J'suis reçue ! J'suis une garde, maintenant !

Elle lui sauta au cou et lui déposa un baiser sur la joue, avant de se dégager et de faire un tour sur elle-même, tenant toujours Monsieur le chien dans ses bras. Jet sourit. Il remarqua toutefois un bleu près de son nez, et le pointa du doigt.

— T'as pris un coup ?

— J'en ai pris plein, tu veux dire ! Mais tu me félicites pas ?Jet se rendit compte de son impolitesse et esquissa une moue embarrassée.

— Pardon Téo. Toutes mes félicitations, lui sourit-il alors que son estomac se nouait sans qu'il comprenne pourquoi.

— Je rigolais, répondit-elle en déposant le chien sur le sol. Et merci. C'est grâce à toi que j'ai réussi.

L'homme écarta les remerciements d'un geste de la main, puis fourra sa bourse dans une de ses poches. Il sortit au-dehors, Téo sur ses talons.

— Le combat s'est bien passé ? s'enquit-il.

— Rien ne s'est déroulé comme prévu, fit-elle en se portant à sa hauteur. Pourtant j'avais répété mon plan des centaines de fois dans ma tête.

LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant