Capuche sur la tête et mains croisés contre ma poitrine. Je m'avance dans le couloir du lycée. Cet endroit ne m'avait pas du tout manqué. Je n'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi et j'espère être entrain de passer inaperçu tel un fantôme avec ce sweat noir. Je sais déjà que cette journée sera chiante. Et je n'ai qu'une envie c'est de les cours se suivent à grande vitesse.
Enfin face à mon casier je m'atèle à déposer mes affaires et à récupérer celles du cours que j'ai dans quelques instant, quand une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et fais tomber mon cahier de littérature. Je me retourne lentement et m'aperçois qu'il s'agit juste de Léo.-Désolé je ne voulais pas te faire peur.
il caresse l'arrière de sa tête avant de ramasser mon cahier et de me le donner.Depuis cette nuit là je suis devenue comment dire assez méfiante. J'ai beau essayer de garder la face mais j'ai l'impression que ce garçon qui a abusé de moi m'observe. Je suis peut-être juste parano, mais oui j'en ai gardé un léger traumatisme.
-T'inquiéte ce n'est rien.
je bafouille un peu confuse.Il m'adresse un sourire sincère et commence:
-Alors comment étais tes congés?
Voilà! Une des questions que je tenais à éviter et que malheureusement je risque encore entendre tout au long de cette journée. Mes congés étaient merdiques!
-Elles étaient plutôt sympas et les tiennes?
Oui, je mens comme d'habitude.
-Sympas aussi...
Tringgggg
Sauvée par le gong. La sonnerie retentit ce qui indique le début des cours et donc la fin de cette discussion.
J'adresse un léger au revoir au grand brun et me dirige vers ma salle de classe.
Je suis un peu mal à l'aise dans cette foule d'ados, même si pourtant je devrais déjà y être habituée. Au moment où je m'apprête à entrer dans la salle je remarque Tyron qui parle à Noah. Depuis que je suis rentrée chez moi après mon séjour chez lui, on ne sait pas parler. Fin il a essayé de me joindre et moi j'ai ignoré tous ses appels et messages. Ingrate n'est-ce pas? Oui je sais que c'est grâce à lui qu'au jour d'aujourd'hui je ne suis pas plus saccagée que je ne le suis déjà. Mais j'avais besoin de me retrouver seule. C'est comme ça que je règle mes problèmes, en m'éloignant de tout le monde. Quand il s'apprête à se tourner dans ma direction je détourne rapidement le regard et m'infiltre enfin en classe. Et c'est parti!****
C'est l'heure de la pause. Kenya a brillé par son absence durant le cours de ECJS. Elle n'est apparemment pas venue à l'école. C'est là que je me souviens que la dernière fois que je l'ai vu elle m'annonçait qu'elle était enceinte. Je me demande si elle l'a finalement dit à ses parents. Peut-être qu'ils l'ont tout simplement inscrite à l'internat ou peut-être même mis à la rue comme elle le redoutait tant. Peut-être que monsieur Filow l'héberge en ce moment chez lui ou peut-être qu'elle était tout simplement trop malade pour venir au lycée aujourd'hui... Tant de questions qui traversent mon esprit mais aucune réponse. Dans tout les cas j'espère qu'elle se porte bien.-C'est donc pour ça que je n'ai pas pu aller à Paris pour Noël.
termine Laris.Je n'ai rien suivie de la longue histoire qu'elle nous a raconté et j'en ai clairement rien à foutre. Mais pour faire illusion je lache un léger <<ah dommage!>>
Maya qui se limait jusqu'à là les ongles se contente de dire <<oh my god ma pauvre>>.
Au fur et à mesure que le temps passe je me demande de plus en plus comment j'ai fait pour me retrouver là. Je soupire intérieurement.-Kayla?
Une voix grave et familière me surprend.La tête de Maya se relève brusquement, Laris elle aussi se tourne vers la personne qui se trouve derrière moi. Il s'agit sans aucun doute de...
-Oui Tyron?
répondis-je en me retournant.-Viens avec moi.
Je reconnais bien là sa manière de parler sans tacte. Toujours à parler comme ci il donnait des ordres.
Pourquoi Maya me dévisage? Son regard m'invite clairement à refuser son offre si on peut appeler ça comme ça.
Je fixe une dernière fois les deux filles qui se trouvent à mes côtés et me lèvent.
J'ai envie d'entendre ce qu'il a à me dire et de me tirer loins de ces pimbêches inintéressantes.
Nous marchons en silence jusqu'à ce bon vieux chêne. Et sa douce odeur de bois me traverse les narines ce qui m'apaise instantanément. Cet endroit m'avait manqué.
Le grand métis s'assoie au pieds de l'arbre et je l'imite.
Je triture mes doigts dans l'attente de ses paroles.-La prochaine fois avant de clairement m'ignorer préviens moi au moins.
son ton est sec et détaché.-J'avais besoin de rester un peu seule...
-Je comprends... je ne vais pas te blâmer pour ça.
J'apprécie sa compréhension.
-Kayla, toi et moi on est pas amis.
La manière dont il a prononcé ces mots heurte légèrement mon cœur. Okay...
Il daigne enfin me regarder et une fois de plus son regard d'un noir profond me captive.-Pourquoi?
le questionnè-je confuse.Pourquoi refuse-t-il mon amitié?
-Tout simplement parce qu'un ami, ça ne te regarde pas avec l'envie de t'embrasser à chaque fois. Un ami ça n'a pas envie de replacer l'une de tes mèches chaque fois qu'une brise passe dans tes cheveux. Un ami ça ne te regarde en voyant que la plus belle créature qu'il n'ait jamais vu de sa vie. Un ami ça ne devient pas fou à chaque fois qu'il te voit à côté d'un autre garçon. Un ami ne vit pas dans l'envie constante de te ressentir dans ses bras. Un ami ça n'imagine pas toutes les choses qu'il pourrait te faire à chaque fois que tu as le malheur de mettre une tenue un peu trop courte. Des amis ça ne se regardent pas comme on se regarde en ce moment.
Donc je t'interdis de me dire qu'en moi tu ne vois qu'un simple ami. Je t'interdis de me dire que je suis le seul à ressentir cette attraction destructrice mais pourtant nécessaire. Alors arrête de faire ton cœur de pierres et viens on arrête de se priver de cet amour. Viens on laisse une chance à cette relation. Encore une dernière fois laisse nous une chance.Son regard est rempli de détermination et ça à le don de faire battre mon cœur à la chamade. Toutes ses paroles résonnent en écho dans ma tête je les analyse une par une et ne trouve malheureusement aucune faille qui pourrait me faire une fois de plus refuser ses avances. J'ignore c'est la quantième fois qu'il s'ouvre à moi de cette façon mais il est clair que je lui en fais baver. A cet instant mon âme cris son nom et mes lèvres réclament les siennes mais cette peur qui me ronge au fond de moi cette boule de craintes et de négativité persiste et subsiste. Je bataille intérieurement pour trouver une réponse appropriée mais rien. Je n'arrive pas à poser une seule phrase et encore moins un seul mot. Je me sens débile.
Il soupire et ferme les yeux. Et dans un élan de spontanéité dont je ne m'en croyais pas capable. Non je ne parle, j'agis.
Je prends son visage entre mes mains sûrement moites et colle mes lèvres contre les siennes. Il y a des choses que les mots ne peuvent exprimer.
Par chance il se joint à moi et appuie encore plus fort sur notre baiser tout en posant ses paumes à l'arrière de mon crâne. C'est fougueux mais en même temps doux. Et au fur et à mesure que notre étreinte se prolonge, mon cœur se libère, s'apaise, se laisse aller. Et j'ai l'impression que pour la première fois depuis longtemps je me sens vivre. Oui.
Au moment où nos lèvres se détachent enfin, on rigole. C'est tellement si léger et agréable.-Viens on se barre d'ici.
Et sur ses mots il m'attrape la main et me tire vers le parking, vers sa voiture, vers une aventure inédite. En temps normal j'aurai refusé sa proposition mais non, nous ne sommes plus dans le normal. Nous sommes dans l'anormal, l'étrange, le mystérieux et l'incertitude totale. Il roule vite et sentir l'air qui frappe contre mon visage me rend encore plus nostalgique. Je ne sais pas où nous allons, ou ce qui nous attend, mais je sais que temps qu'il sera à mes côtés je me sentirais tout simplement bien.
Alors c'est ça l'amour?
VOUS LISEZ
SECRET SUFFERING• Tome2
PoetryDepuis leur rencontre les vies de Kayla et Tyron ont changés du tout au tout. Révélations, fugue, conflits familiaux, mélodrames... Ils découvrent la vie sous un nouvel angle. • Mais que se produira-t'il suite à l'enlèvement de Kayla? Il est évident...