Chapitre 13

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    Il salua furtivement les membres de la Cour pénétrant dans les jardins. Ces derniers avaient été décorés de milliers de roses blanches. Au milieu des haies, se trouvaient de nombreuses tables, près desquelles les invités se regroupaient.

Il se retourna, l'observant, au loin, discuter avec la Haute Noblesse de Hô. Elle était radieuse. Son visage pur brillait au soleil, sa longue chevelure noire avait été légèrement ondulée, et ses paupières recouvertes d'une poudre rosée. Elle portait une longue robe bleu pâle, traînant sur le sol, aux manches faites de dentelles délicates.

Elle remerciait, avec grâce, leurs multiples invités.


Il s'éloigna davantage dans les jardins, cherchant à fuir la foule. Près d'un énième rosier, se trouvait un petit banc de pierre, sur lequel il choisit de s'installer.

Alors qu'il venait de s'asseoir, deux mains froides se plaquèrent sur ses yeux, le faisant sursauter. Il lâcha son verre qui se brisa sur le sol.

« Qui est-ce, riait une voix douce et calme ?

Il détacha délicatement les doigts de son visage.

-Bonjour Magda. »


Il se retourna, et sans hésiter, la jeune fille l'embrassa, avant de s'asseoir gracieusement près de lui, ses bras enroulés autour de son cou. Il laissa ses mains glisser le long de son dos, les yeux clos, savourant ces dernières minutes permises avec elle.

Puis, Magda se recula légèrement, l'observant de son regard brun, profond.


« Le futur Seigneur de Langtoft ne se trouve donc pas aux festivités, murmura-t-elle.

Il jeta un regard en direction des autres jardins.

-Je n'ai jamais aimé ce genre...d'activité, soupira-t-il.

-Pourtant, il s'agit de ton repas de fiançailles, s'enquit-elle. Les invités sont ici pour te voir. »


Abzal laissa échapper un long soupir, le regard éteint.

Le sujet était douloureux, pour chacun d'eux.


Doucement, il saisit sa main, et de l'autre, caressa son sublime visage.

Charlotte était belle, certes. Mais rien de comparable à Magda.

Ses cheveux bouclés rayonnaient au soleil, des mèches folles recouvrant son front.


« Magdalena, murmura-t-il.

Elle posa un doigt fin sur sa bouche.

-Ne dis rien. Cela ne ferait que tout gâcher, répondit-elle.

La jeune femme posa délicatement sa tête contre sa large épaule, s'imprégnant de son parfum de musc.

-Magda...nous ne pouvons éviter le sujet davantage.

Elle releva les yeux vers lui.

-Je vais me marier dans un mois, continua Abzal.

-Je sais, déglutit-elle avec difficulté.

Leurs yeux s'embuèrent.

-Nous y sommes préparés, depuis toujours, reprit-il.

Elle acquiesça.

Visage de l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant