Chapitre 24

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                                                                        (Quelques mois plus tard)

     La jeune fille observait son pâle reflet dans le miroir. Elle était vêtue d'une sublime longue robe pourpre, bordée de doré. Ses longs cheveux avaient été coiffés pour l'occasion.

Malgré la beauté de la parure, la porter l'étouffait d'une sensation détestable.

Elle regarda sa main droite, se concentrant pour faire émerger ses lames. Cependant, comme chaque fois qu'elle avait touché cette robe, toute son énergie disparaissait. Elle était incapable d'utiliser ses armes.

Un cognement retentit.

Abzal pénétra dans la chambre où se reflétait le coucher du soleil.

Bianca se trouvait au centre, debout, impassible.

Il s'approcha.

« Tu es prête ? »

La jeune fille acquiesça, reprit son souffle, avant de le suivre à l'extérieur.

Le visage d'Abzal était tiré, trahissant son anxiété.

Ils se devaient de réussir la cérémonie, où elle ne pourrait faire partie de l'Organisation, et accomplir leur mission.

Le seigneur continua d'avancer, se remémorant la discussion de la veille:


« Abzal quitta son canapé, et ouvrit la porte de ses appartements.

Salvin se trouvait dans l'entrée.

-Bonsoir, articula le blond.

Et sans plus attendre, il pénétra dans le salon. Ses yeux océans examinèrent la pièce, ordonnée, propre, n'empestant ni l'alcool, ni la sueur.

-Que veux-tu Salvin, râla Abzal ?

Ce dernier grimaça.

-A la veille de la cérémonie, je pensais te voir dans un état bien plus pitoyable, ironisa-t-il.

-Comme tu peux le voir, je suis sobre, cracha Abzal. Et c'est un plaisir de ne pas te voir jubiler.

Salvin esquissa un sourire en coin, se dirigeant vers une grande armoire de merisier. Il l'ouvrit, et en sortit une bouteille de verre qu'il déboucha.

-Tu m'excuseras, mais moi, je ne compte pas rester sobre davantage, avança Salvin.

Abzal l'observa s'installer dans l'un des fauteuils, avalant une longue gorgée du liquide brun.

-La cérémonie est ce pourquoi tu as été amené ici, Salvin, soupira-t-il. Tu devrais te réjouir, tu as accompli ta mission.

Il détacha ses longs cheveux blonds, les agitant en arrière.

-Tu es bien naïf, Abzal.

-N'essaie pas de me faire croire que les choses sont plus complexes, pouffa le seigneur. Tu as été formé par le Maître. Tu désires cela tout autant que lui.

Salvin se leva, posant bruyamment la bouteille sur la table de verre.

-Tu ne sais rien de moi, Abzal, affirma-t-il. Appartenir aux Cartiens depuis ma plus tendre enfance ne m'a pas rendu les choses plus simples.

Le seigneur leva ses yeux sombres au ciel.

-Tu as été formé pour ce que tu es aujourd'hui.

Visage de l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant