Bianca demeura un moment assise sur son lit, tripotant nerveusement sa chemise de nuit.
Elle ne savait comment elle était parvenue à regagner sa chambre. Son esprit n'était plus qu'un trouble infini.
L'armoire devant elle était ouverte.
Sur les portes battantes, les derniers événements étaient gravés par ses lames.
A côté de la description de sa mère, elle avait ajouté, en lettres majuscules : CHARLOTTE DE HO.
Tout en bas, remplissant le dernier quart de la porte, avait été inscrits les mots de l'oracle :
Dans l'ombre et la lumière,
A l'aube d'une nouvelle ère
Garçon, enfant de lune, enfant de la nuit
Naîtra de lui la plus jolie des petites filles
Mère d'un Royaume voisin, père de votre sang
Fille de l'ange et du démon
Pour pouvoir sauvez vos rangs
Devra écrire votre ascension
Que votre Royaume éclate
Et fasse du nourrisson
Celle qui, par le liquide écarlate
Permettra l'accession
Palais de puissance
Lames d'acier
Aucune résistance
Ne sera tolérée
Seul un bébé, la majorité atteindra
Pour que les Dieux puissent oublier
Leur Terre volée
Et octroie, à la famille qui se créera
Une longue prospérité
Nul ne peut empêcher nos dires
Nul ne peut les contrer
Ou notre volonté pourra s'accomplir
Et votre lignée, décimée
Tous ces mots lui semblaient dépourvus de sens.
Ses yeux la brûlaient, tant elle était épuisée, et affamée.
L'aube brillant par la fenêtre annonçait la prochaine arrivée des servantes.
Bianca était incapable de savoir quel prix elle avait payé pour obtenir cette stupide prophétie.
Quelque chose, en elle, semblait manquer. Comme une pièce de puzzle perdue. Mais c'était la seule qu'elle savait.
Désormais, elle était persuadée qu'elle devait fuir, quoi qu'il en coûte. Sa mère était sûrement vivante, protégée au Royaume de Hô. Et la famille de son père semblait condamnée par les Dieux. Elle ne pourrait jamais rien y changer. Mais elle pouvait fuir, à jamais.
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Visage de l'oubli
FantasiElle s'est réveillée, et a réalisé que tout, depuis le commencement, n'était que mensonges. Bianca imaginait les Royaumes du Continent comme des assassins, débutant une guerre sans fin. Elle pensait ses parents comme des ennemis, ceux qui l'avaient...