Chapitre 28

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     Salvin marchait rapidement dans les couloirs froids, se remémorant chaque détail.

Une fois arrivé devant la porte brune, il frappa plusieurs coups. Un homme, grand, musclé, la peau mate, lui ouvrit.

« Bonjour, Abzal. »

Ce dernier le salua avant de lui indiquer d'entrer.

« Tu es bien matinal, cracha le seigneur. »

Salvin haussa les épaules, et s'installa dans l'un des fauteuils.

Abzal s'approcha, et sortit, de sa veste, un parchemin jauni, plié en quatre. Il le déposa sur la table de bois.

L'homme aux cheveux blonds le déplia, un sourire aux lèvres.

« C'est parfait, murmura-t-il.

Abzal acquiesça.

-Et de ton côté ?

Salvin continua d'examiner la feuille, sans lever les yeux.

-Tout se déroule exactement comme nous le voulions, assura-t-il. »


                                                                                         ***

    Bianca étira ses jambes engourdies de fatigue.

Les servantes étaient déjà présentes dans la chambre, disposant le petit déjeuner.

La jeune fille avait du mal à émerger, au vu de sa nuit difficile. Elle attendait le départ des servantes pour se recoucher.

Elle s'installa à la table de bois, sur laquelle avaient été déposés divers mets. Pourtant, les tartines, fruits et boissons ne lui donnaient qu'envie de vomir.


Bianca n'attendait qu'une chose ; pouvoir repartir ce soir.

Sa cape était toujours dissimulée sous le lit, et sa clef, enroulée autour de son cou.

Étrangement, aucune des servantes ne sembla remarquer qu'elle avait disparu.


La jeune fille n'avala rien, ou presque.

Tandis qu'elle les servantes s'éloignaient, l'une d'elles se retourna furtivement en direction de la jeune fille ;

« Puis-je savoir où se trouve votre robe d'hier, interrogea-t-elle d'une voix stricte ? Nous en avons besoin pour l'emmener à la laverie. »

La femme observa la pièce suspicieusement.

Bianca se redressa.

« Je l'ai déjà rendu hier, assura la jeune fille. »

Les servantes se toisèrent, interloquées.

Finalement, elles quittèrent la pièce, sans être convaincues par la réponse de Bianca.

La jeune fille soupira, et vérifia, sous son lit, que la cape s'y trouvait toujours.

Elle était roulée en boule dans un coin.

Bianca se releva, se dirigeant vers l'armoire de bois à l'opposé. Elle ouvrit la porte brune.

Sur le côté gauche, des gravures défilaient. La jeune fille passa son index dessus, effrayée par le pouvoir qui vivait en elle.

D'autant plus après son dernier rêve :


« Comme chaque après-midi, la jeune fille rejoignit les servantes.

Visage de l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant