Respire ( Senkuu x oc )

Dernier Chapitre

Le soir venu, Natsuki et Senkuu s'étaient réunis conformément à leur habitude, non pas au lac, bien trop loin à présent, mais de nouveau à la mer. Ce n'était pas le même plage, évidemment, mais revoir la mer faisait un bien fou à la noiraude. Ils observaient le coucher de soleil côte à côte, assis sur le sable.

- Ça va, Senkuu ? T'as l'air anxieux.

Il releva la tête vers le ciel en soupirant. Oui, il était anxieux et non, il ne l'avouerait pas. Parce qu'elle était la source de cette anxiété. Il avait un très mauvais pressentiment la concernant.

- T'inquiètes pas pour moi, c'est pas important.

- Huh ?       

Tout ce qui le concernait était important pour elle. Mais maintenant qu'ils n'étaient plus ensemble, elle ne se sentait plus en droit d'insister. Allongée sur le sable, elle ferma les yeux. Elle soupira, laissant son esprit se porter par le bruit de la houle. Senkuu la regardait, les yeux remplis de tristesse. Ce sentiment avait prit possession de lui sans qu'il ne sache pourquoi. La tristesse, un sentiment qu'il n'avait connu que rarement. Il secoua la tête et reporta ses yeux sur l'océan. Le reflet de la lune était irrégulier à cause des vagues plus ou moins puissantes de la mer.

- Dis-moi Senkuu, demanda Natsu les yeux toujours fermés. On est quel jour    aujourd'hui ?

- Le 18 avril 5750 pourquoi ?    

- Simple curiosité.    

Elle se redressa et fixa le sable, ses cheveux cachant son visage. Elle retenait ses larmes, Senkuu avait oublié. Une larme tomba, une seule larme que Natsuki cacha rapidement en la recouvrant de sable. Elle essuya ses yeux et se leva en déclarant qu'elle allait se coucher,toujours en cachant son visage de ses cheveux. Elle se dirigea vers la forêt afin de regagner la tente qu'elle avait montée avec papy Kaseki.

- J'ai fait quelque chose de mal ? Se demanda Senkuu les yeux perdus dans le vide.

Il s'allongea sur le sable comme une étoile de mer. Tout seul sur la plage, c'était moins bien que si elle était là. Il le savait,c'était indéniable, aussi évident que la formule inscrite de son sang sur ses vêtements. Une seconde. Pourquoi lui avait-elle demandé la date ?

De son côté, une fois arrivée dans sa tante, Natsuki laissa ses larmes dévaler ses joues en silence. Comment avait-il pu oublier ? Comment ne pouvait-il pas se souvenir de ce jour ? Elle serra son oreiller dans ses bras se retenant de crier. Gen entra dans la tente, ayant entendu les sanglots de son amie.

- Ma petite Natsu. Qu'est ce qui ne va pas ?

Il s'assit à côté d'elle, qui tentait tant bien que mal de calmer ses larmes. La présence de Gen lui faisait du bien, elle lui rappelait que malgré l'absence de son père et la pause entre Senkuu et elle, elle n'était pas seule. Son ami la soutenait et la soutiendrait toujours, quoi qu'il arrive. Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, mais s'entendaient vraiment très bien. Il était capable de la faire rire rien qu'en lui montrant un tour de passe-passe. Cependant, il n'y avait pas cette alchimie comme entre Senkuu et elle. Gen était un ami, Senkuu était l'élu de son cœur. Mais elle se posait des questions. Elle avait peur que Senkuu ne ressente plus la même chose envers elle, et si c'était le cas, elle ne pourrait pas s'en remettre. Gen la réconfortait en la prenant dans ses bras, il lui caressait le dos. Elle répétait sans cesse qu'il avait oublié, qu'il ne se souvenait pas quel jour important pour eux c'était et il lui répondait qu'il allait s'en rendre compte d'une seconde à l'autre. C'est ce qui arriva. Une respiration essoufflée se fit entendre, puis la voix du scientifique aux cheveux verts :

- Natsu, aujourd'hui... c'est l'anniversaire de notre rencontre. Je suis désolé de ne pas m'en être rendu compte.

Elle releva la tête du torse de Gen et le regarda dans les yeux alors qu'il lui souriait. Ses talents de mentaliste étaient redoutablement précis. Il n'avait passé que quelques mois en compagnie de ces deux-là mais il savait que leur relation était assez difficile notamment à cause de la passion de Senkuu pour la science. Mais le mentaliste était persuadé que la noiraude aimait justement le scientifique pour cette passion malgré le fait qu'elle se sente de plus en plus délaissée par les circonstances.