Extralucid Love - 2. Un fantôme du passé [Malec AU]

Chapitre 22 : « Ce sera notre première sextape. »

Avec un soupir fatigué, Magnus appuie sur le bouton de l'ascenseur pour le faire descendre. Il est tard et le hall de l'hôtel est vide. La soirée ne s'est pas exactement déroulée comme ils l'auraient voulu. Après le serveur du restaurant qui a dragué Alec sans aucune pudeur sous les yeux de Magnus, c'est au bar où ils se sont rendus ensuite que les choses ne se sont pas arrangées. Il y ont croisé l'un des policiers rencontrés au poste, plus tôt dans la journée. Apparemment, le lieutenant Branwell les a lourdement réprimandés après que le couple soit parti. Cela dit, c'est difficile de se dire qu'ils ne le méritaient pas alors qu'ils ont osé leur cracher au visage un mensonge aussi cruel. Ce n'est pas Magnus ou Alec qui les plaindrait de s'être fait recadrer. Pourtant, non seulement le policier s'est présenté devant eux sans leur présenter d'excuses, mais il a exigé que Magnus lui en fasse. Et comme l'indonésien ne l'a évidemment pas fait, l'homme l'a copieusement insulté. Le barman et un serveur ont été obligés de le sortir de l'établissement de force avant que ça ne dégénère lourdement.

D'ailleurs, Alec en est encore énervé rien qu'à y penser alors que, suite à ça, ils sont allés ailleurs pour essayer de se changer les idées. Malheureusement, ça n'a pas été suffisant, ils sont donc rentrés. En fait, Alec est d'autant plus en colère qu'il voulait que cette soirée permette à Magnus de se détendre, d'oublier sa culpabilité grandissante. À présent, l'asiatique est simplement fatigué et il n'a envie que d'une chose : dormir.

Sentant la main de son fiancé qui caresse doucement sa taille, il bascule sa tête sur son épaule avec un nouveau soupir, et finalement les portes de l'ascenseur s'ouvrent devant eux. Ils entrent dans la cabine vide. Magnus va s'appuyer contre la paroi du fond, couverte d'un miroir dans lequel il n'ose même pas se regarder, tandis qu'Alec appuie sur le bouton de leur étage. Les portes se referment et le brun s'appuie à côté de son fiancé. L'un contre l'autre, ils attendent patiemment d'arriver à leur étage pour retourner dans leur chambre.

Soudain, une secousse ébranle la cabine dont la lumière vacille légèrement puis l'ascenseur s'arrête. Alec lève les yeux et s'aperçoit qu'ils n'ont pas encore atteint leur étage.

— C'est moi ou l'ascenseur vient de s'arrêter ? demande Magnus en se redressant un peu.

— Il s'est arrêté.

Alors que Magnus pousse un juron agacé, Alec appuie sur le bouton d'urgence, dans l'espoir de contacter le service de dépannage. Une voix ne tarde pas à résonner et le soulagement du brun est instantané. Il explique rapidement à la personne qu'ils sont coincés dans l'ascenseur.

— D'accord, je vais prévenir un de nos techniciens. Restez calme, le dépannage ne prendra pas plus d'une ou deux heures.

— Quoi !? s'exclame le couple, d'une même voix.

Silence. La personne cesse de leur répondre, sûrement pour ne pas se faire engueuler. Bien sûr, l'homme à l'autre bout n'y est pour rien, personnellement, mais annoncer avec autant de calme qu'ils vont devoir passer deux heures dans un ascenseur coincé, c'est un peu abusé. Alec appuie à nouveau sur le bouton sans obtenir la moindre réponse.

Il se tourne alors vers son fiancé qui a fermé les yeux, sa mâchoire est crispée. Décidément, ce n'est pas la soirée qu'Alec espérait et la fin ne risque guère d'être meilleure. Il tend doucement la main vers celle de l'indonésien, pour essayer de le rassurer, mais son fiancé éclate de rire avant même qu'il n'effleure ses doigts. Il arrête son geste, surpris, et les yeux chocolat s'ouvrent pour le regarder.

— Tu sais que tu me l'as déjà fait, le coup de la panne ? lance Magnus sans cesser de rire.

Alec pouffe de rire à son tour en se rappelant de leur véritable première sortie ensemble qui s'était, également, terminée de façon assez chaotique.