Chapitre 11 : Désirs coupables

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Explicite

Lecture réservée à un public averti


Alioth passait en revue les divers éléments de sa commande. Un peu plus tôt, Rhys lui avait envoyé le lien de la boutique en ligne, avec des allusions peu équivoques sur les multiples avantages de ce genre d'acquisition.

Peu enthousiaste au départ, Alioth s'était étonné de la variété des articles proposés. Des fiches techniques détaillaient les spécificités de chaque produit et assuraient de leur innocuité. Certaines s'accompagnaient même de courtes vidéos explicatives sur leur utilisation et leur précaution d'emploi.

Son imagination s'emballa, et avant même qu'il s'en rende compte, son panier débordait. Il régla ses achats et un « pop-up » lui annonça qu'il recevrait son paquet le lendemain, « en toute discrétion ».

Alioth proposerait quelques jours de congés aux autres employés du manoir pour en profiter pleinement. Seren ne s'enthousiasmerait guère à l'idée de servir de sujet d'expérience, encore moins avec un public à proximité. Lui, s'en délectait à l'avance. Rêveur, il passa sa langue sur ses lèvres. Il espérait, illusoirement, y retrouver la saveur suave de sa peau.

Son bel esclave l'évitait soigneusement depuis cette fameuse nuit. Il jouait à « Attrape-moi, si tu peux ! » depuis bientôt une semaine. Alioth en éprouvait une certaine excitation.

Lyam n'avait apporté aucune modification à son emploi du temps. Seren déployait donc des trésors d'ingéniosité pour lui échapper. Cela ne durerait pas. Le pas léger et familier dans le couloir l'en assura.

Quand Seren frappa à la porte, il énonça d'une voix claire un « Entrez », qui sonna comme un « Échec et mat ».


Seren se présenta dans la bibliothèque avec un plateau à lettres. Tout son être exprimait ses réticences. Alioth ne le lui reprochait pas. Il ne l'avait pas ménagé lors de leur dernière entrevue et ne comptait pas l'épargner davantage. Son sourire le hantait encore. Il extirperait bientôt cette candeur naïve de son âme.

Seren se tenait droit, immobile. Son uniforme seyait parfaitement à son corps gracile. Il gardait les yeux ostensiblement baissés vers le sol. Alioth se perdit un instant dans la fascination qu'exerçait sur lui, ses paupières frangées de longs cils d'or. Comme il rêvait de le corrompre.

— Votre courrier, maître, annonça-t-il.

Alioth délaissa son bureau et se dirigea vers lui à pas de velours.

Occupé à attendre une réponse qui ne venait pas, Seren ne le remarqua pas. Il sursauta quand il l'enlaça. Le courrier et son contenant s'éparpillèrent sur le tapis avec un bruit sourd.

— Lève la tête, ordonna-t-il.

Seren releva le menton avec circonspection. Dans ses pupilles voilées, il décela la même convoitise que celle qui l'animait. Il ne le craignait pas, lui, comme il l'avait supposé ; mais plutôt l'attrait qu'il exerçait sur lui. Alioth en éprouva une indicible délectation.

Il passa un doigt sur ses lèvres humides, les pressa, entre son pouce et son index, tel un fruit qu'il s'apprêtait à cueillir. Seren lécha les doigts qui l'avaient pris en tenaille, avec une hardiesse qu'Alioth ne lui aurait pas soupçonnée. Séduit, il s'empara de sa bouche avec une gloutonnerie effrénée. Seren protesta, mais ne le repoussa pas.

Alioth le déshabilla et, dans sa hâte de le dévêtir, déchira sa chemise et son pantalon. Lyam ne poserait aucune question, mais récriminerait certainement son manque de considération pour le chef-d'œuvre taillé par ses soins : « Deux costumes anéantis en moins d'une semaine ! ».

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