Chapitre 9 : Tensions

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La porte se referma. Seren l'entendit s'éloigner. Il ramena ses jambes contre lui. Il sentait encore l'effleurement de ses doigts sur sa nuque. Il frissonna de la tête aux pieds.

Il posa ses mains glacées sur ses joues pour tenter d'apaiser le feu qui lui brûlait le visage. Mais elles ne parvinrent pas à soulager le désir qui embrasait son bas ventre. Il défit les boutons de son short. Il glissa la main à l'intérieur de son boxer. Il effleura son sexe. Il y rencontra une humidité peu familière.

C'était la première fois que son corps réagissait si violemment au contact d'une autre personne. Il saisit son membre durci et amorça un lent va-et-vient qui s'amplifia au rythme de ses battements cœur. Il plaqua une main sur sa bouche pour étouffer le cri qui monta de sa gorge, tandis qu'il se libérait de cette incontrôlable pulsion.

Le souffle court, les yeux embués, il s'effondra, épuisé, sur son lit, encore frémissant et coupable de l'acte auquel il venait de se livrer.

Alioth lui avait offert la liberté. Il l'avait refusé. Il lui avait répondu que c'était parce que personne ne l'attendait.

Avant de sombrer dans le sommeil, il pensa confusément que s'il lui reposait la question un jour, il ajouterait sans doute, qu'il avait été subjugué.

Cette nuit-là, plus distinctement que toutes les autres nuits, il rêva d'un regard adamantin et solitaire et d'améthystes plus éclatantes que des étoiles.


Les semaines suivantes s'écoulèrent dans une routine rassérénante. Le printemps était bien installé. Le temps se réchauffait. Seren enlevait parfois sa veste pour éviter de succomber à la chaleur.

M. Hugues avait réorganisé le planning d'entretien. Certaines pièces du deuxième étage avaient été ajoutées à la liste de ses obligations.

En contrepartie, il ne s'occupait plus des extérieurs, laissés aux bons soins d'Aran, et des escaliers, confiés à Tam.

M. Hugues et Marjory se partageaient les chambres et les couloirs. Ce nouvel arrangement convenait à tout le monde. D'autant que Seren disposait d'un peu plus de temps pour aider aux corvées de l'après-midi.

Seren appréciait ces changements. Il rencontrait plus souvent Alioth.

Quand qu'il nettoyait la bibliothèque, il l'y trouvait avec un livre, assis à son bureau ou confortablement installé sur la méridienne, dans une posture absolument irréprochable. Seren l'avait rarement pris en défaut.

Il le croisait fréquemment dans le salon ou sur la véranda, mais Alioth demeurait insaisissable.

Il ne se montrait pas particulièrement bavard. La plupart du temps, il paraissait ignorer jusqu'à son existence. Seren s'en contentait. Il l'observait, discrètement, heureux qu'il ne remarque pas sa présence. Il craignait plus que tout d'être découvert.

Un matin, il pensa avoir été démasqué. Il achevait de nettoyer la salle de bain. Il agençait les serviettes dans l'armoire quand il tomba sur une bouteille de parfum au design élégant. Il hésita longuement... et finit par l'ouvrir.

La senteur, légèrement boisée, avec une note d'agrume, se répandit dans l'espace clos. Conscient de son erreur, Seren blêmit. Il ferma le flacon et le remit en place, avant de se précipiter vers la fenêtre pour aérer. L'odeur ne tarda pas à se dissiper. Il soupira de soulagement.

Quand il se retourna, son maître se tenait dans l'encadrement de la porte. Son expression était impénétrable. Mortifié, Seren s'excusa et s'éclipsa à la hâte. Tout à coup, il fut happé vers l'arrière et se retrouva plaqué contre le chambranle.

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