Chapitre 33 : Quand les étoiles s'élèvent vers le ciel

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Explicite

Lecture réservée à un public averti


Quand Seren lui échappa, Alioth songea à désintégrer les météorites pour le ramener dans ses bras. Il se ravisa. Seren observait le ciel, fasciné par la pluie d'étoiles filantes et lui contemplait Seren, subjugué par son sourire.

Noyée dans ce jardin d'un autre âge, sa silhouette gracile, auréolée de soie blanche, lui donnait l'apparence d'un être éthéré.

Sa chevelure aux reflets de lune, son regard couleur de pluie, son nez mutin, ses lèvres églantine, ses formes déliées, il n'existait pas une cellule de son corps qu'Alioth ne souhaita posséder.

Si leur nature le leur permettait, Alioth fusionnerait avec lui, à la manière des étoiles. Ainsi Seren ne s'éloignerait-il plus jamais de lui. Sa possessivité maladive et l'inextinguible désir qu'il ressentait pour Seren, découlaient sans nul doute de cette avidité.

Après les changements qui s'étaient effectués en lui, Alioth s'emparait de lui dès que l'opportunité se présentait et assouvissait, sans retenue, toutes ses envies. Il l'étreignait jusqu'à ce que sa conscience vacille et qu'il s'évanouisse dans ses bras.

Seren le comblait de bonheur. Il considérait son existence comme une inestimable grâce. Son amour d'étoile le consumait. Il craignait de le briser, s'il perdait le contrôle de ses émotions.

***

Seren se détourna du merveilleux spectacle qui se jouait au-dessus d'eux. Il lui sourit innocemment, avant de se précipiter vers lui, aussi prompt à rejoindre ses bras qu'il l'avait été à les quitter.

 — Vous saviez que cela se produirait ?

Alioth acquiesça d'un hochement de tête. Il lui avait donné rendez-vous sur le toit en prévision de cet évènement et s'en mordait les doigts, l'attention de Seren se tournant tout entière vers cette symphonie céleste.

 — C'est magnifique ! s'exclama-t-il.

Alioth examina l'adorable créature logée contre lui. Son regard pétillait d'excitation. Ses zygomatiques se contractaient spontanément. Il se réjouissait manifestement de cette soirée.

 — En effet, confirma-t-il.

Il ponctua sa remarque d'un rictus non équivoque. Seren baissa les yeux, frappé de timidité. Ses joues se colorèrent. Ses lèvres s'étirèrent en un doux sourire.

 — Je parlais des étoiles filantes, crut-il bon de préciser.

 — Moi aussi, mentit Alioth.

Son expression, des plus suggestives, l'invitait à la débauche.

 — Vous êtes incorrigible, gronda-t-il.

 — Crois-tu ?

Alioth lui souleva le menton et se pencha vers ses lèvres. Leurs souffles se mêlèrent. Ils en oublièrent le ballet lumineux qui se déroulait dans le ciel.

***

Seren lui martela les épaules pour reprendre son souffle. Alioth s'écarta, à regret, de sa bouche, chaude, humide et gonflée.

 — Voulez-vous donc me faire mourir ? s'insurgea-t-il.

L'écart entre ses sourcils se réduisit. Il darda sur lui ses iris argentés avec une moue réprobatrice.

— Uniquement de plaisir, répondit Alioth, sans une once de culpabilité.

Échevelé, essoufflé, il n'en était que plus attrayant. Alioth se saisit à nouveau de ses lèvres. Seren émit d'incompréhensibles objections, tapant des poings pour se défaire de son emprise. Il ne délaissa sa bouche que lorsqu'il fut trop épuisé pour lutter, hors d'haleine et à court de mots.

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