Chapitre 23 : D'où naissent les étoiles

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— Ton activité cérébrale est légèrement inhabituelle. Rien d'alarmant. Ta mémoire a intégré les souvenirs de Haneul comme des informations auxquelles tu accèdes lorsque tu en ressens la nécessité. Le fait que tu te dissocies clairement de lui facilite le processus.

Assis sur la table d'examen, Seren écoutait distraitement le compte rendu d'Alioth. Du moins, regardait-il ses lèvres bouger avec un appétit croissant.

— Seren ?

— Oui ?

— Tu m'écoutes ?

Embarrassé, il se mordit la lèvre inférieure. Ses joues le picotèrent et il se confondit en excuses. Alioth l'arrêta d'un geste de la main et déposa un baiser sur son front.

— Je trouve plutôt flatteur que tu sois davantage intéressé par ce que je pourrais te faire plutôt que par ce que j'ai à te dire, mais il s'agit de ta santé.

Seren se concentra sur son exposé.

— Actuellement, ton corps subit de profondes modifications.

— Autrement dit ?

— Tu es en pleine évolution.

— Cela explique pourquoi je n'arrive pas à m'en défaire.

Seren saisit une mèche de cheveux platine entre ses doigts. Quelle que soit la longueur à laquelle il les raccourcissait, ils repoussaient, plus longs et plus résistants. Il avait renoncé à les couper.

— En effet, confirma Alioth. Tes cellules se régénèrent aussi vite que celles d'un nouveau-né. Tu ne vieilliras pas vraiment. Ta longévité pourrait même atteindre celle d'une étoile.

— Croyez-vous pouvoir me supporter aussi longtemps ? demanda Seren avec humour.

Il battait des jambes et ne tenait plus en place. M. Hugues, Tam, Aran et Marjory reprenaient leur service le lendemain. Il voulait profiter de cette magnifique journée avec Alioth pour se promener dans les jardins et s'y adonner à des activités qu'il refusait de prononcer à voix haute.

— Je m'éteindrai avec toi, répliqua Alioth avec sérieux.

— Je ne veux pas que vous mourriez avec moi, protesta-t-il.

— Je ne veux pas vivre sans toi, argumenta Alioth.

— Je ferai en sorte de vivre éternellement, déclara-t-il.

Alioth l'enlaça et posa son front contre le sien.

— Tu n'es pas immortel, Seren. Tu vieillis moins vite. Tu guéris plus vite. En revanche, tu restes aussi fragile qu'un humain, avertit-t-il d'un air grave. Tu peux être tué, blessé ou tomber malade. Tu dois prendre soin de toi.

Alioth s'inquiétait sincèrement pour lui. Seren rougit de la tête aux pieds.

— Compris, dit-il.

Il l'embrassa sur la joue.

— Ton hyperactivité est liée au chamboulement que ton organisme a subi. Elle se calmera d'elle-même d'ici quelques temps.

Seren hocha la tête en signe d'entendement, impatient d'aller s'ébattre dans le jardin. Alioth lui caressa les cheveux et reporta son attention sur l'écran en suspension à côté d'eux.

— Il y a un dernier détail dont nous devons discuter, commença-t-il, indécis.

— Mes supers pouvoirs ? anticipa Seren, enthousiaste.

Alioth s'éclaircit la gorge.

— Pas vraiment.

— Ah, fit-il, dépité.

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