Chapitre 16 : Sensations fortes

24 5 2
                                    

Explicite

Lecture réservée à un public averti


Alioth s'approcha de la balustrade et embrassa la vallée du regard. Il faisait frais. Le soleil amorçait sa lente descente. Ses rayons n'avaient pas encore atteint les montagnes. Comme Seren restait en retrait, il lui tendit la main.

— Approche, encouragea-t-il.

Seren la prit avec circonspection. Il n'aimait pas les hauteurs. Alioth l'avait rattrapé un nombre incalculable de fois, alors qu'il jouait les équilibristes sur l'échelle pour nettoyer les lustres ou atteindre les toiles d'araignées au plafond.

— Tu n'as rien à craindre, assura-t-il.

Seren réprima ses tremblements. Alioth l'enlaça et l'obligea à lever les yeux vers lui. Alioth le dévisageait de ses iris violets. Il s'empourpra.

— Qu'as-tu fait de moi ? interrogea Alioth.

Seren le scruta sans comprendre. Alioth s'empara avidement de ses lèvres. Son désir ne le distinguait en rien d'une bête affamée. Il dénoua sa cravate et détacha les premiers boutons de sa chemise. De ses lèvres, il suivit la ligne délicate de son cou jusqu'à sa clavicule. Il y apposa sa marque et fit voler en éclat le reste du vêtement, enhardi par les soupirs langoureux de Seren. Il n'en était plus à un costume près.

Seren protesta : « Maître, M. Hugues... »

— S'en occupera à son retour, trancha sèchement Alioth.

Seren haletait contre lui. Il saisit l'un de ses tétons entre ses lèvres, le lécha, le mordit, lui arrachant des râles de plaisir à peine contenus. Il défit sa ceinture et son pantalon avec impatience et le hissa sur la rambarde.

Conscient du vide derrière lui, Seren frémit de la tête aux pieds. Ignorant ses réticences, Alioth s'empara de son sexe et se mit à le solliciter avec vigueur. Seren s'accrocha désespérément à ses épaules.

— Maître, supplia-t-il.

Entre plaisir et terreur, il suffoquait. Alioth l'embrassa pour calmer son souffle erratique, aspirant sa langue et l'entrainant dans une danse qui lui fit perdre la tête. Seren se contracta brusquement et se répandit dans sa main. Désorienté, les yeux voilés de larmes, il le fixa avec gêne et effarement.

— Tout va bien, apaisa Alioth.

Avec douceur, il écarta ses jambes et se glissa dans l'orifice étroit. Seren essaya de se soustraire à cette intrusion. Déséquilibré, il se renversa en arrière.

Alioth le rattrapa et le ramena contre lui. Seren enroula ses bras autour de sa nuque et ceintura sa taille avec ses jambes, de sorte qu'il s'ancra plus profondément sur lui. Il tressaillit. La souffrance et la peur contractaient ses muscles. Alioth dut produire un effort surhumain pour retenir le feu qui dévastait ses entrailles.

— Je ne te lâcherai pas, murmura Alioth qui sentit ses larmes mouiller son épaule.

Seren, pelotonné contre lui, acquiesça. Il parut se détendre et Alioth laissa libre cours au feu qui le ravageait de l'intérieur.


Un rai lumière filtrait à travers les rideaux tirés. Ce devait être l'aube. Fait assez rare pour être mentionné, Alioth avait dormi d'un sommeil sans rêves et, pour la première fois depuis longtemps, il se sentait détendu. Ce temps de récupération ne lui était pourtant d'aucune nécessité.

L'énergie qui alimentait une étoile se comparait à celle d'un soleil. Contrairement aux mortels, elles se passaient de repos, d'eau ou de nourriture. Elles se pliaient seulement à ces habitudes, qui les rapprochaient de leurs hôtes et les rendaient moins étrangères à leur terre d'accueil.

HighnessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant