Broken Angels « Le cri du cœur »

Chapitre 1 : Kevann

Huit mois après l'agression

Assis au chevet d'Amber, je lui dis qu'elle n'est pas seule, que personne ne l'a oublié et qu'elle est attendue impatiemment chez elle. Je lui assure qu'elle est toujours aussi belle, qu'elle soit chez elle ou ici, mais que la magnifique couleur noisette de ses yeux me manque terriblement.

Je viens la voir le matin, la journée ou le soir et même la nuit parfois quand je n'ai pas pu passer avant. Il m'est impossible de ne pas être auprès d'elle, son absence est une torture que je ne souhaite à quiconque.

Mes sentiments pour Amber sont apparus vers mes quatorze ans. Cette beauté est plus jeune que moi, j'ai donc tu mes sentiments, jusqu'à cette fameuse fête organisée chez mes parents, en leur absence bien évidemment. Elle venait d'avoir quinze ans et moi, j'en avais dix-sept. Ce jour-là, j'ai craqué, je n'ai pas réussi à la repousser quand elle s'est approchée pour m'embrasser.

Ce dont je rêvais depuis si longtemps se produisait enfin, comment pouvais-je la rejeter ? Bien sûr, il ne s'agissait que d'un simple jeu de la bouteille. Pourtant, rien qu'un instant, j'ai aperçu ce que nous pourrions être et je n'ai plus su refouler ce que je ressentais. Nous avons seulement deux ans d'écart, ce n'est pas énorme vous me direz, c'est vrai. Pourtant aujourd'hui, Amber a dix-sept ans, mais toujours avec nos deux petites années d'écart, je suis à présent majeur, c'est un peu plus compliqué à expliquer que lorsque nous étions tous deux des adolescents. À présent je suis « adulte », même si dans notre milieu, on le devient avant l'âge, j'estime qu'à 19 ans, on ne l'est pas encore vraiment, alors je ne saisis pas l'importance que certains donnes à cette interdiction de s'aimer, quand elle est aussi raisonnable que la nôtre.

Que le destin peut être cruel parfois ! Je l'aime depuis tout ce temps et quand enfin, nous sommes sur le point de l'annoncer à nos familles, on me l'arrache.

Je sais pertinemment qu'elle ne serait pas officiellement à moi tant que son père n'est pas au courant, mais nous souhaitions être sûrs de nous deux avant de l'annoncer. Seuls mon frère et ma meilleure amie connaissent notre secret et l'ont préservé avec beaucoup d'ingéniosité afin que nous puissions, Amber et moi, vivre notre relation. Je jure que le jour où je retrouve les bâtards qui s'en sont pris à l'amour de ma vie, Hadès aura de nouveau pensionnaire dans son royaume, et je supplie le seigneur de ne pas me l'enlevée, pitié pas elle.

- À demain mon amour, repose-toi, reprend des forces et reviens vers moi. Je t'aime.

À chaque fois que je quitte cet hôpital, mon cœur se sert si fort que je manque d'air. Jours après jour, c'est pareil, les souvenirs défilent et je finis le chemin du retour le visage baigné de larmes.

Lorsque j'arrive au club, je n'ai pas le cœur à rester au bar avec mes frères, d'ailleurs plus rien n'a de goût quand elle est n'est pas là. Je regagne ma chambre, étant membre à part entière, je dispose maintenant de ma chambre ici, ce qui m'a permis de prendre une indépendance bienfaitrice. Ma mère est une femme remarquable et je l'aime plus que tout, mais parfois son amour devenait étouffant, surtout depuis le départ de ma petite sœur pour l'internat. Je balance mes pompes dans un coin de la pièce, dépose mon cuir sur le dossier de mon fauteuil de bureau et m'allonge sur mon lit, les bras croisés sous ma tête.

Un des derniers rayons du soleil, qui quitte le ciel pour laisser la Lune nous apporter la quiétude de la nuit, traverse la pièce et cela me ramène dans sa chambre à Elle. Au petit matin, quand je devais m'éclipser pour ne pas nous faire surprendre par ses parents, après avoir passé la nuit dans son lit.

« Ses cheveux en batailles me font sourire, le bas de son tee-shirt lui remonte au-dessus du nombril. Mes yeux s'habituent doucement à l'aurore de cette journée. Je distingue ainsi un peu plus aisément le corps de ma chérie grâce au rayon de soleil qui tape entre les lames du volet. Ma main se faufile sous le tissu de son tee-shirt, enfin, mon tee-shirt devrais-je dire, tous les soirs à peine ai-je franchis la fenêtre qu'elle me le vole. Je vous avoue que je la laisse faire avec plaisir, ainsi le matin quand elle me le rend, son parfum y est imprégné. En réalité, je la laisse faire absolument tout ce qu'elle veut de moi. Non, je ne suis pas un canard, je suis juste un homme amoureux.