La cagoule mise sur mon visage me fut enlever. Mes paupières clignèrent de nombreuses fois pour me faire à l'ambiance autour de moi. Il faisait d'hors et déjà nuit et la lune était pleine. J'eus un sourire ironique. Des mes yeux sombres, je repérais nombreux corps puissants et déjà à demi-transformés. Il fallait croire que j'allais passer sur le grille des métamorphes.
« Que nous as-tu apporté, Kerh ? Fit une voix déformée par les dents de chien que je pouvais remarquer.
-Un chasseur, déclara le-dit Kerh. »
J'observais les lieux de nouveau, notant la forêt épaisse. J'avais toujours une chance de m'en sortir, même si je faisais parti de la petite fête privé de l'été des métamorphes. J'eus envie de soupirer en me rappelant comment j'étais tombé dans ce traquenard, et je ne remercierai jamais assez mon ancienne alliée chasseuse de m'avoir piégé pour le bon vouloir de son amant qui était en fait un foutu loup.
« Il est bien trop calme, nota un autre imbécile à dents. »
Je ne pus retenir mon roulement d'yeux, et tout aussi abruptement, une claque rencontra ma joue et me fit tomber sur le sol. Le choc fut soudain, légèrement douloureux et particulièrement désagréable. Je fusillais patte de chien. Sérieusement, ils n'avaient que ça à faire à s'amuser à jouer à la balle avec des humains et des chasseurs ? Il ne fallait pas s'étonner qu'on vienne les exterminer ensuite.
« Relèves-toi, salope, gronda l'un des gars.
-Je signale que ce n'est pas parce que j'aime le sexe que je suis une salope, ne pus-je m'empêcher de les provoquer. »
Plusieurs gros et grand métamorphes me dévisagèrent et je me notais que parfois, mieux valait tenir sa langue. Ils allaient aboyer et jouer aux méchants toutous. Je devrais le savoir depuis le temps que je traînais dans ce milieu. Après tout, il n'y avait pas plus égoïste et fier qu'un loup-garou.
« Répètes un peu ça ? Siffla celui qui devait être l'alpha et qui me souleva d'une main. »
Ma bouche articula comme une grande :
« Oh allez, on sait très bien que vous avez une bonne ouïe les chihuahuas. »
Ce fut la remarque de trop puisqu'en moins de deux seconde, je volais dans les airs. Mon corps retomba de nouveau lourdement sur le sol, me provoquant une foison de douleurs. Parfois, je me disais que la gravité était has been. En un clignement d'oeil, je me retrouvais sur le ventre et on me retirait mes liens. Il fallait croire que la chasse commençait. Si je restais là, ils me tueraient. Si je partais... Ils me rattraperaient et me tueraient. Une mentalité très barbare pour les temps modernes.
« Vas-y, cours petite gazelle. »
Je me redressais légèrement sur mes pieds, et ne demandais pas mon reste. Le problème était qu'il valait mieux que je cours rapidement dès maintenant et que je garde cette cadence aussi longtemps que mon corps me le permettrait. Cela risquait d'être difficile à cause de l'énorme douleur qui me tiraillait partout. Or, si je voulais avoir la chance de repérer un moyen de semer les chihuahuas et ne pas finir comme les autres victimes, ce qui signifiait en charpie, il valait mieux que je sois intelligent dès maintenant. Mes foulées se firent donc amples et je régulais ma respiration comme mes parents chasseurs m'avaient appris. J'étais né dans ce monde de fou. J'avais appris à me battre dès jeune, et je me demandais parfois s'ils n'avaient pas privilégié cela à m'apprendre à marcher normalement. Ma famille appartenait à l'un des plus gros et dangereux groupement de chasseurs. Notre drapeau faisait trembler plus d'une bête. Être craint impliquait aussi d'énormes sacrifices et d'entraînement. Je tentais de repérer des indications concernant les lieux, or le temps décida de se couvrir. Je grinçais des dents, et plus encore lorsque j'entendis les caniches pousser leurs hurlements. Je jurais dans ma tête, sachant qu'il n'était plus temps au sarcasme. Il fallait très sérieusement que je fuis et que je survive. Maintenant que j'avais plus d'informations sur la meute meurtrière, il était nécessaire que je transfère cela aux chasseurs. Il fallait que je fonce. Je tendis donc l'oreille, attentif aux bruits de la forêt. Je tentais de repérer un cours d'eau, un bruit de route ou même un indice infime qui pourrait me guider vers un lieu plus sûr. Naturellement, ils allaient pas me lâcher près d'un endroit avantageux. Je me tendis alors que mes muscles bandés par l'effort et la douleur me tiraient encore. Je poursuivis mon avancée, et mon palpitant loupa un battement lorsque j'entendis des pas lourds non loin de moi. Je fronçais les sourcils lorsque je me rendis compte qu'il s'agissait de pas rapides sur le sol, accompagné d'un souffle lourd. Sans vraiment de surprise, un corps puissant vint rencontrer le mien. Naturellement, mon corps vola sur plusieurs mètres, roulant sur le duvet végétal avant de s'écraser avec violence contre un tronc d'arbre. Je retombais ensuite lourdement sur mon ventre, la respiration coupée. Je tentais d'inspirer comme je le pouvais, et me tapais une quinte de toux violente. Je tournais mon visage pour découvrir une énorme silhouette rousse ornée de deux billes sombre. Les emmerdes commençaient : un énorme loup-garou se tenait à quelques mètres de moi, avec sûrement une sacrée faim. S'il pouvait penser à manger un lapin plutôt qu'un humaine, cela m'aurait arrangé. Je me repris, et me disais que ce n'était pas le moment d'analyser les choses. Je me redressais donc rapidement afin d'éviter la seconde charge du gros chow-chow. Je roulais sur le tapis de feuille, avant de me redresser dans une roulade arrière particulièrement contrôlée pour mon dos encore douloureux. Je me remis ensuite sur mes deux pieds, me notant que la fuite n'était sûrement que peu probable, malheureusement. J'allais devoir encore m'épuiser en combattant. Cela ne m'enchantait guère car en perdant du temps, je me condamnais. Je scrutais donc la bête, alerte aux moindre de mes mouvement. Je lui offris un sourire suffisant et fit un mouvement de main pour l'inviter à venir me frapper. L'animal se décida enfin à lancer son offensive, et fonça sur moi. Je patientais, et au dernier moment, je me jetais sur le côté. Je ne retins pas mon rire lorsque je vis que l'animal se prit l'arbre. Légèrement sonnée, j'en profitais pour foncer de nouveau vers l'opacité sombre face à moi. Or, mes oreilles notèrent que le martèlement de pas était bien trop proche, et augmentait en nombre. J'ignorais combien temps j'aurais encore l'énergie que j'avais. L'adrénaline m'aidait à tenir, mais je n'étais pas sûr de durer dans le temps. Encore une fois, le temps était mon ennemi. J'entendis alors un autre bruit qui m'interpella et notais qu'un loup fonçait sur moi, se ramassait sur ses pattes arrières et ouvrait grand la gueule vers moi.
« Chier ! Grognais-je. »
Je n'eus d'autres choix que de m'ancrer au sol pour agripper la bête et l'accidenter un peu pour être tranquille avec celle-ci. Je bandais mes muscles, me mis en position et attendis l'impact. Il ne tarda pas, et je dus légèrement me baisser pour éviter que la méchante bête ne me broie avec ses crocs. J'utilisais la gravité, que je remerciais désormais, pour le désavantager. Je réussis ma manœuvre, fis tomber l'animal en même temps que moi et chopais ensuite sa mâchoire de mes deux mains. Avant que je n'ai pu la lui péter, un autre animal me prie en proie. Ce fut la bienvenue pour lui puisque je ne sentis pas des crocs m'agripper la jambe. Ce fut quand la pression fut insupportable que je m'en rendis compte et ne put retenir un râle de douleur. Un ronronnement atteint mes oreilles, m'apprenant qu'ils étaient maintenant plusieurs. Un coup de panique m'atteint et serra ma gorge. Je scrutais les lieux autour de moi, pleins de métamorphes. Je fermais un instant mes yeux, tentant de me résonner. Puis, parce que j'étais avant tout un chasseur, je continuais de lutter. Mon pieds libre vint cogner avec violence la tête de la bête. Je ne cessais que lorsque je sentis la pression se restreindre. Alors, j'acceptais de me faire mal plus encore et tirais violemment sur ma jambe pour la libérer. Je ravalais un hurlement de douleur, et pris sur moi pour me redresser de nouveau. Je pris une position de combat, prêt à en découdre même si c'était vain. Sans armes et sans renforts, seul contre plusieurs loups, j'étais grandement foutu. Pourtant, qui ne tentait rien n'avait rien. Un grondement me répondit et je provoquais :
« Ben alors, c'est tout ce que vous savez faire les chihuahuas ? »
Un grondement plus puissant me répondit, et je compris que c'était l'alpha que je venais de froisser. Ce dernier, d'ailleurs, se redressa sur ses pattes et s'approcha menaçant de moi. J'essayais de conserver un regard sur la bête, pourtant la douleur me lançait de plus en plus et je craignais que je perdais trop de sang pour que ce soit raisonnable. J'allais tourné de l'oeil, c'était certain. L'animal s'apprêta à foncer sur moi lorsque l'incroyable arriva. Un autre grondement plus puissant et profond retentit dans la forêt. Tous les loups se mirent en alerte autour de moi. Ce grondement fut suivi d'un autres et ils se mirent tous à se grogner dessus. Je profitais de cet instant pour prendre les jambes à mon cou. Un loup tenta de m'en empêcher, sauf qu'en l'espace d'un arrêt sur image de ma part, une puissante carrure de loup m'apparut. Elle tacla l'animal face à moi, et ce fut le gros bordel en l'espace d'un clignement d'yeux. Plusieurs différents métamorphes entraient en collision. Je n'avais pas de chance ce soir puisque je tombais au passage sur une guerre de clan.
« Soirée de merde, geignis-je. »
Faisant ce que je pouvais pour éviter les corps en pleine bataille, je tentais de me faire la malle. Cependant, l'alpha qui avait envie de m'en coller revint me charger. Mon corps joua encore avec la gravité. Or, contre toute attente, je ne terminais pas sur le sol. Je rencontrais plutôt un torse puissant et deux bras m'agrippèrent. Je papillonnais des yeux, et une drôle de chaleur m'irradia lorsque je rencontrais deux orbes jaunes. Je devais vraiment perdre la notion de la normalité avec ma jambe ensanglantée. En parlant d'elle, je me rendis compte d'un coup que je ne la sentais plus.
« Ma jambe... marmonnais-je. »
Le métamorphe qui me tenait et grondait sinistrement les yeux plantés face à lui me scruta brièvement, puis finalement, ses bras vinrent presser ma gorge.
« Hey ! Tentais-je. »
Pourquoi tous les métamorphes voulaient ma mort ? Ce fut sur ces pensées que je perdis connaissance et que ma vision devint noire.
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Le clan Benett - T1 - Jessy - Terminée
FantasyDans le monde des Benett, il n'y a pas de place pour la clémence. Un chasseur se doit d'abattre son ennemi. Une discipline à laquelle Jessy Benett, fils des chefs de ce clan s'est toujours assuré de suivre. Or, quand il se retrouve blessé, faible, i...