Le clan Benett - T1 - Jessy - Terminée

Chapitre 4

Marnie reposa ma jambe, en opinant. Ses yeux clairs se plantèrent dans les miens, tandis qu'elle déclara :

« Tu guéris. Il faudra encore attendre quelques semaines avant de te faire un rééducation. »

Je me contentais d'opiner, et alors que je m'attendais à ce qu'elle parte et referme la porte à clé, comme à l'habitude, le battant s'ouvrit. La porte en bois fut très vite remplacée par deux géants. L'un était blond, l'autre roux. Tous deux avaient un air de ressemblances, des yeux clairs et des cheveux bouclés. Je me demandais si ce n'était pas de faux jumeaux.

« Allez-y doucement, soupira alors Marnie. »

Je fronçais des sourcils, ne comprenant pas ce qui se tramait mais je n'allais pas l'apprécié, j'en étais certain. Les deux colosses s'approchèrent de moi, m'agrippèrent au bras et je me laissais faire, les dévisageant.

« Une seule tentative de fuite, attaque, et tu es mort, gronda le blond.

-Jamael ! Soupira Marnie. »

Ce dernier regarda la jeune femme, tendit son bras et lui ébouriffa les cheveux. Je notais son regard doux, et me demandait si ce n'était pas son compagnon. A ses côtés, le roux déclara :

« Marnie, c'est ok. On gère.

-J'espère bien, Jamie. Il est en train de se remettre de sa blessure. »

Le-dit Jamie opina et les deux garçons me tinrent en se dirigeant vers le couloir. Je me sentis soulagé d'enfin voir d'autre murs que ceux de cette chambre. J'atterris donc dans un corridor sombre, tenu fermement par deux loups menaçants. Je restais tranquille, profitant de cette sortie inconnue pour repérer les lieux. Je notais tous les éléments qui pouvaient me servir d'armes, qui pouvait entraver mon avancée en cas de fuite, et surtout je me faisais une carte mentale des lieux. Le couloir était court, comprenant pourtant plusieurs portes, et débouchait sur un escalier en bois. Les lieux faisaient vieillot avec ces couleurs et ces meubles passés. Nous prîmes les escaliers, et je découvris un nouveau couloir qui donnait d'un côté sur une sortie. Je réussis à capter l'herbe verte dehors, les bébés chihuahuas qui jouaient et quelques adultes ici et là. Or, cette vue et la lumière me furent vite entravée lorsqu'on descendit dans la cave. J'aurais dû m'agiter, or je ne devais pas céder à la panique. Tout d'abord parce qu'il fallait que j'ai tous mes neurones, mais surtout parce que je ne voulais pas être une mauviette. Les chasseurs n'en étaient pas. Nous étions capable d'outrepasser notre douleur, nos faiblesses pour tacler les créatures immondes. Je jetais un œil aux deux qui m'entouraient. Ils avaient le visage fermé. Je poussais un soupir et entendis un léger grognement venant du blond – Jamael. Je devais me souvenir de tous les détails lorsque je me serais tiré d'ici. Les marches de la cave donnèrent sur un sous-sol aménagé de béton, de cage et d'une porte ouverte dans le fond – m'indiquant que cela devait être une salle d'interrogatoire. Ce lieu ressemblait à une prison. En face de moi, droit devant même, je notais la chaise en bois qui m'attendait sûrement. Je ne pouvais pas omettre les chaînes au niveau de ses pieds.

« On va prendre un thé ? Lançais-je mauvaisement. »

Or, j'essayais juste de dissiper le malaise qui me prenait. Je savais ce qu'était torturer, faire parler, et c'était justement pour cela que je me demandais si ça n'allait pas m'arriver. Même si je savais que je résistais en général, la torture était toujours un autre niveau.

« Fermes-là, gronda Jamael. »

J'arrivais enfin dans la pièce avec une lumière venant d'une fenêtre minuscule. On m'assit durement sur la chaise, m'accrocha de bas en haut et me laissa en plan quelques minutes plus tard. La porte se ferma en un claquement sec, et je soupirais. Phase 1 : me laisser en plan pendant plusieurs heures jusqu'à ce que j'en ai marre de m'entretenir avec moi ou que ma jambe me fasse mal. Je connaissais les techniques de tortures. Je restais donc calme, me rassurant que tout irait bien même si une part de moi n'était pas sereine. Je ne l'avais jamais été pendant ces séances.